C'est l'avis des sénateurs qui sont intervenus, hier, pour dire toute leur inquiétude sur cette menace qui est finalement loin d'être écartée. En fêtant son cinquième anniversaire, le Sénat tire la sonnette d'alarme sur la persistance de la menace islamiste. Lors de la conférence scientifique, organisée hier après-midi au siège de l'institution parlementaire, le sénateur du tiers présidentiel, Abdelmadjid Djebar a fait savoir que si la deuxième Chambre a joué le rôle qui lui a été dévolu dès sa création, il n'en demeure pas moins que sa consolidation doit être concrète car, selon lui, le spectre de l'islamisme est toujours d'actualité. Pour étayer sa thèse, l'intervenant n'est pas allé loin pour trouver l'exemple le plus édifiant. Il renvoie l'assistance composée des présidents des deux institutions, Abdelkader Bensalah, et Karim Younès ainsi que de plusieurs ministres, entre autres Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, aux résultats des dernières élections législatives et locales. Abdelmadjid Djebar soulignera que le terrorisme est toujours là. Lui succédant à la tribune, Abderahmane Belayat abondera dans le même sens en disant que non seulement le Conseil de la nation dont la création a répondu à des impératifs politiques doit, contrairement à ce que veulent certains, continuer à exister mais aussi à être consolidé pour barrer la route à la menace islamiste. À ce titre, ce vice-président du Sénat évoquera le renouvellement de la moitié des membres de la première Chambre qui aura lieu en janvier 2004. En appelant les partis qui s'inscrivent dans la même mouvance à plus de solidarité au lieu de se tirer dans les pattes, Abderrahmane Belayat appréhende avec inquiétude l'entrée d'Islah à la première Chambre. Par ailleurs, Abdelkader Bensalah, qui a ouvert la cérémonie du cinquième anniversaire du Sénat, a annoncé la tenue au printemps prochain d'une conférence parlementaire internationale sur les droits de l'Homme et le terrorisme. S. R.