"Les grossistes imposent leur loi en vendant à des prix fixes, non négociables et, surtout, en très petites quantités", s'indignent des détaillants de Bouira. Pour eux, les spéculateurs utilisent un stratagème bien huilé : ils créent la pénurie. à la veille de l'Aïd el-Kébir, les prix des fruits et légumes à Bouira ont connu une hausse vertigineuse, aux antipodes des déclarations rassurantes des directions locales du commerce et de l'agriculture. Ainsi, au niveau des deux principaux marchés de la ville de Bouira, à savoir celui du quartier de l'Ecotec et celui de l'ancienne gare routière, les prix affichés ont de quoi donner le tournis. En effet, la courgette était affichée entre 110 et 120 DA le kilogramme, l'oignon entre 35 et 40 DA, alors que pour les carottes, les prix oscillaient entre 80 et 90 DA/kg, selon la qualité. Pour ce qui est de la tomate de premier choix, elle était cédée à 50 DA le kilo et 40 DA pour celle de qualité moindre. La laitue, très prisée durant ce mois, s'affichait entre 85 et 90 DA, les haricots verts culminaient à 250 DA, voire 300 DA. La pomme de terre oscillait entre 70 et 80 DA. Le citron était à plus de 210 DA et les olives vertes dénoyautées à 350 DA. Quant aux olives noires, elles étaient à 300 DA. S'agissant des fruits, le prix de la banane s'affichait à 450 DA, les abricots à 150 DA, les pommes d'importation à 1 300 DA et la pêche à 140 DA. La pastèque et le melon, des fruits de saison par excellence, sont jugés en revanche abordables par les consommateurs interrogés. En effet, la pastèque est cédée pour 30 et 35 DA le kilo et le melon à 65 DA. Il y a lieu de signaler que lors de notre virée, nous avons constaté l'absence de l'affichage des prix chez l'ensemble des commerçants, à tel point que les citoyens s'interrogent sur l'efficacité du travail des agents de contrôle. Face à cette hausse vertigineuse et inexpliquée, les détaillants, tout comme les consommateurs, pointent du doigt les grossistes qui feraient de la spéculation sur les prix des marchandises. Et effet, et selon nombre de détaillants, ils seraient "otages" des grossistes. "Les grossistes imposent leur loi en vendant à des prix fixes, non négociables et surtout en très petites quantités", s'indignent nombre de détaillants de Bouira. Pour eux, les spéculateurs utilisent un stratagème bien huilé : ils créent la pénurie. "Le vendredi, la courgette était à 80 DA chez les grossistes, aujourd'hui (hier, ndlr), elle est passée à 120 DA. Et quand on cherche à comprendre la cause, on nous dit qu'elle est rare. Les détaillants, tout comme nous les commerçants, sommes otages de ces spéculateurs sans foi ni loi", fera remarquer un détaillant installé au marché couvert de Bouira. RAMDANE B.