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“Nous avons toujours appelé à combattre l'économie informelle”
Le Forum des chefs d'entreprise répond à Lucio Guerrato, ambassadeur de l'UE
Publié dans Liberté le 05 - 06 - 2005

Dans votre livraison du mercredi 1er juin dernier, vous avez publié une contribution dans laquelle Son Excellence l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, M. Lucio Guerrato, a traité de la question universelle, du “rapport entre monde des affaires et éthique”.
Pour illustrer son propos, M. Guerrato a jugé toutefois utile de citer un document que le Forum des chefs d'entreprise avait élaboré en 2001 pour les besoins d'un séminaire que nous avions, à cette époque, organisé pour proposer des mesures permettant d'assurer une croissance forte et durable. Monsieur l'ambassadeur déplore que le forum n'ait pas, alors, “dédié un seul paragraphe à la régularisation du marché, à l'encadrement de la concurrence, à la transparence, à la cessation de pratiques frauduleuses et que les seules questions qui semblaient intéresser les entrepreneurs étaient la protection et les aides financières”.
Monsieur l'ambassadeur ajoute, plus loin, que si les positions ont maintenant évolué sur ce sujet, cela relève bien plus d'une “prise de conscience déterminée par des intérêts lésés” plutôt que de “raisons morales supérieures”.
Nous sommes habitués à lire dans la presse nationale les interventions de Monsieur l'ambassadeur sur des sujets divers, neutres en apparence, mais toujours avec des connotations liées au contexte politique ou économique national.
La revendication de notre association, visant la réhabilitation de l'entreprise, procède essentiellement de considérations, aujourd'hui admises par tous, selon lesquelles l'entreprise a un rôle déterminant dans le processus de redressement de l'économie nationale.
Au-delà des réserves que nous ne formulons pas ici parce qu'il ne nous appartient pas de le faire, concernant l'influence, pas toujours constructive, dont peut être chargée l'expression publique d'opinions politiques émanant d'une personnalité aussi en vue et aussi prestigieuse que le représentant de l'Union européenne en Algérie, nous tenons à formuler quelques observations et à apporter, à l'adresse de tous, certaines précisions relatives aux positions et à l'action de notre association en relation avec les thèmes de la réhabilitation de l'entreprise algérienne, de son développement et de la défense de ses intérêts, dans le cadre d'un système d'organisation économique ouvert et concurrentiel, au service de l'intérêt général de la collectivité nationale.
Nous tenons préalablement à rappeler qu'il est de tradition, dans notre association, d'afficher publiquement toutes nos propositions et suggestions ; l'ensemble des documents produits depuis la création du forum peuvent être ainsi librement consultés sur notre site internet. Nous prenons toujours soin, par ailleurs, de faire état de nos points de vue de manière explicite sur les aspects les plus sensibles touchant à la conjoncture économique, à travers les communiqués officiels de notre association. S'il est une vertu dont notre association pourrait se prévaloir avant tout, la transparence serait certainement celle-là. Cela étant, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur les motivations d'une conclusion aussi lapidaire de Monsieur l'ambassadeur concernant l'intérêt des entrepreneurs algériens, intérêt qu'il considère soudain et surtout suspect à l'endroit de leur volonté d'engagement à œuvrer à l'assainissement de l'environnement économique en Algérie et au développement de leur pays.
Si ces motivations procèdent d'un réel souci à l'égard du processus de développement en Algérie – ce dont nous ne pouvons quant à nous douter aussi légèrement –, nous voudrions le rassurer et dissiper ses craintes : l'engagement des entrepreneurs algériens à faire œuvre utile et à assumer loyalement les missions qui sont les leurs, dans le chantier immense du renouveau de leur pays, aux côtés des autorités publiques, est tout aussi authentique que déterminé.
Les entrepreneurs algériens ont, en effet, une très haute conscience du fait que cet engagement constitue la garantie nécessaire à la promotion d'une croissance forte, à la stabilisation de celle-ci et à son ancrage définitif dans la durée ; il constitue par conséquent le gage, dans le contexte d'une économie régie par les forces du marché, de la réalisation du progrès social par la réduction substantielle du chômage et la résorption de la pauvreté. C'est bien cet engagement-là qui détermine leur action, collectivement et individuellement, et non pas l'intérêt égoïste d'une classe sociale qui n'a certainement aucun souci, au stade actuel, de ses intérêts de classe.
Monsieur l'ambassadeur a sans doute mal lu nos documents, n'en a pas fait peut-être une lecture complète, ou n'a probablement pas suivi avec l'attention suffisante les différentes analyses par lesquelles le forum s'est efforcé d'apporter une contribution active sur les questions économiques intéressant directement ou indirectement les entreprises, leur environnement national ou international, et tous les aspects sensibles du développement économique et social national.
Le Forum des chefs d'entreprise a eu ainsi, depuis sa création, à formuler un grand nombre de propositions, destinées à donner une impulsion positive aux réformes de l'économie algérienne en s'appuyant sur deux axes principaux : la nécessité de travailler à l'amélioration de l'environnement des affaires et la défense des intérêts de l'entreprise algérienne, comme source principale de création de valeurs et d'emplois.
Notre association a toujours plaidé pour la régulation du marché, où doit s'exercer une concurrence saine et loyale. Nous avons toujours vanté les mérites et avantages d'une entreprise citoyenne et, avec constance, appelé pouvoirs publics et acteurs économiques à combattre l'économie informelle et ses dérives.
Un dialogue constructif a pu être engagé avec les autorités publiques et nombre de mesures concrètes ont été prises pour la résolution des problèmes vécus par les entreprises. D'autres restent encore à prendre en charge.
La revendication de notre association, visant la réhabilitation de l'entreprise, procède essentiellement de considérations, aujourd'hui admises par tous, selon lesquelles l'entreprise a un rôle déterminant dans le processus de redressement de l'économie nationale. La consolidation de la croissance économique passe par la réhabilitation de l'entreprise et celle-ci, pour cette raison, doit être au centre des préoccupations à la fois de l'Etat et des entrepreneurs. Tel est le défi majeur et l'enjeu stratégique qui nous préoccupent, en liaison avec l'impératif de la réalisation de taux de croissance suffisants pour amorcer une dynamique de résorption progressive du chômage, de la précarité et de l'exclusion.
C'est dans le même ordre de préoccupations que le Forum des chefs d'entreprise a instamment revendiqué qu'il soit procédé à un examen sérieux des contraintes auxquelles l'ouverture de l'économie algérienne expose nos producteurs car, si nous admettons que l'ouverture extérieure de notre économie et de notre commerce est un processus inéluctable et inévitable, nous ne pouvons ignorer que non seulement notre économie n'a pas encore, malgré les années, complètement absorbé le choc de l'ouverture décidée et mise en œuvre depuis 1995, mais surtout que le processus n'en est encore qu'à ses débuts et que le choc à venir semble encore plus important.
N'en déplaise à Monsieur l'ambassadeur de l'Union européenne, cette position de notre association ne saurait se confondre avec quelques velléités protectionnistes que ce soit de notre part ; sinon, comment qualifier les mesures par lesquelles l'Union européenne menace la Chine à propos de ses exportations de produits textiles ? Notre position, Monsieur l'ambassadeur, est aussi légitime que celle de l'Union européenne, ou de n'importe quel pays qui chercherait à protéger son économie et ses producteurs locaux.
Nous avons revendiqué, et nous continuerons à le faire sans détour, le droit d'œuvrer à la défense des intérêts de nos entreprises ; c'est du reste cela qui constitue l'essence même d'une association telle que la nôtre.
Parce que les problèmes annoncés par cette ouverture sont d'une gravité réelle, notre association n'a pas cessé d'attirer l'attention sur la nécessité de prendre toute la mesure de ses conséquences et de tenter de travailler à en amortir les effets négatifs. C'est pourquoi le forum a toujours mis l'accent, à cet égard, sur la nécessité indispensable d'un programme complet d'accompagnement en direction des entreprises pour faire en sorte que les nouvelles perspectives de la libéralisation de notre commerce se traduisent par des progrès économiques, par la création d'emplois et non par des disparitions d'activités et une extension du chômage.
À la veille de l'engagement du processus de mise en œuvre de l'accord d'association que notre pays a conclu avec l'Union européenne, et dont la ratification est achevée, c'est notamment dans ce domaine que nous espérions pouvoir compter sur l'appui du représentant de notre partenaire.
Ce ne sont certainement pas les interventions de la nature de celles que nous lisons régulièrement dans la presse nationale, qui n'ont pour seul effet que celui de nourrir la confusion et de jeter le discrédit, aussi bien sur les institutions nationales que sur les entreprises, qui pourront contribuer à assurer une application harmonieuse de cet accord. Bien au contraire, nous pensons que de tels propos ne peuvent être que préjudiciables à sa mise en œuvre.
O. R.
Président du Forum des chefs d'entreprise


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