Le parti de Soufiane Djilali, Jil Jadid, qui a réuni son conseil politique en session ordinaire, hier à Zéralda, a appelé les Algériens "à un boycott actif", dans le cas d'"un ubuesque 5e mandat" ou d'"une simple passation de relais à un homme lige de l'actuel clan au pouvoir", en perspective de l'élection présidentielle de 2019. Dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre, le parti a, en effet, demandé aux Algériens de "refuser d'être utilisés comme caution (...) à défaut de peser lourdement sur les résultats de l'opération d'usurpation électorale". Cependant, Jil Jadid ne désespère pas de voir "une réaction constructive", dans le sens où "les cercles influents décident de mettre leur poids en faveur d'un homme qui aurait pour mission d'ouvrir une véritable période de transition avec un programme de réformes politiques, constitutionnelles et économiques à la hauteur des enjeux, destinés à engager le pays dans la voie de l'Etat de droit". Dans ce cas, le parti de Soufiane Djilali "prendra en toute transparence, comme toujours, ses responsabilités". Et par "réaction constructive" et "cercles influents", le parti de Soufiane Djilali semble surtout faire allusion à l'armée. Il lui demande d'ailleurs d'intervenir pour empêcher un 5e mandat pour Abdelaziz Bouteflika. "L'armée, qui a toujours été la colonne vertébrale de l'Etat algérien, a un large pouvoir d'influence et ne peut se dérober à ses responsabilités devant les Algériens en expliquant qu'elle est soumise à l'ordre constitutionnel, qui est déjà transgressé, et qu'elle ne s'immisce pas dans la vie politique, ce qui serait à l'évidence un mensonge d'Etat. Elle a toujours eu le dernier mot sur les questions stratégiques et c'est elle qui a mis en place le système ‘Bouteflika' en lui remettant entre les mains le destin du pays et en fermant les yeux sur ses lubies d'apprenti dictateur". Ce pourquoi, considère Jil Jadid, "moralement, elle (l'armée, ndlr) est interpellée, non pas pour prendre le pouvoir mais pour agir en faveur d'une transition démocratique qui sauverait son honneur et surtout l'avenir de nos enfants. À l'évidence, le maintien de son soutien actif à la famille régnante pourrait ouvrir la porte à l'effondrement de l'Etat avec perte de souveraineté". Ainsi donc, pour le conseil politique de Jil Jadid, "l'élection présidentielle de 2019 sera, soit une comédie bouffonne d'une démocratie avilie, soit un moment de prise de conscience pour aller vers une solution médiane qui puisse assurer l'essentiel : maintenir l'espoir d'un véritable renouveau". Le parti assure, enfin, qu'il "restera engagé en faveur du changement pacifique. Il poursuivra ses actions en synergie avec la société civile et ses partenaires politiques en faveur de l'établissement de l'Etat de droit et de la démocratie". M. M.