Ce colloque organisé à Tizi Ouzou, ayant vu la participation de nombreux chercheurs algériens, était inscrit sous le thème "Vers une didactique des langues maternelles : quel impact sur l'enseignement de tamazight et sa promotion ? Quel est le rôle du numérique pour favoriser sa diffusion ?" L'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abrite depuis hier, un colloque national de deux jours (28-29 novembre) consacré à tamazight. Organisé en collaboration avec le Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (CNPLET), l'évènement est placé sous le thème : "Vers une didactique des langues maternelles : quel impact sur l'enseignement de tamazight et sa promotion ? Quel est le rôle du numérique pour favoriser sa diffusion ?" Lors de la cérémonie d'ouverture, présidée par le recteur de l'université de Tizi Ouzou, le Pr Ahmed Tessa, ainsi que le directeur du CNPLET, le Pr Abderrezak Dourari, ce dernier a notamment rappelé l'objectif de ce colloque qui, a-t-il dit, "s'organise dans un contexte particulier qui est l'évolution constatée dans le statut de tamazight et dans cette situation, ajoutera l'orateur, le législateur a bien fait de mentionner qu'elle est officielle dans toutes ses variétés". À cet effet, expliquera M. Dourari, "on n'enseigne pas une seule norme de cette langue sur le territoire national d'où la nécessité d'avoir donc plusieurs normes didactiques et à travers ce colloque nous allons suggérer une approche pour un enseignement plus efficace et attractif de cette langue dont l'approche par les langues maternelles". Dans le même contexte, le Dr Nora Belkacemi, maître de conférences à l'université de Tizi Ouzou et membre du CNPLET, a indiqué : "Si la longue expérience d'enseignement de tamazight permet d'assurer des réflexions plus objectives et sereines sur les questions liées aux méthodes les plus judicieuses à son enseignement et à sa normalisation, son statut de langue nationale et officielle aussi bien que l'évolution des attitudes sociales n'est pas sans incidence sur sa didactique." Selon cette spécialiste de tamazight "la non-prise en charge de l'enseignement des variétés de tamazight, autres que le kabyle, du fait que les lieux de formation sont implantés en Kabylie et que les formateurs sont en majorité kabylophones, imprime à l'encadrement éducatif certaines habitudes et influe sur la connaissance scientifique et pédagogique des autres variétés de tamazight. Mais aussi sur les attitudes sociales des locuteurs des autres variétés à l'égard de cet enseignement". La doctorante en psychologie, Mme Noura Yefsah, qui a évoqué "l'importance de l'intégration de la langue amazigh à l'école maternelle et à la crèche" a tenu, à travers sa communication, à montrer "l'importance de l'intégration et l'apprentissage de tamazight à l'enfant en bas âge, et ce, bien avant l'école primaire, ce qui entre, a-t-elle indiqué, dans la socialisation et le développement psycholinguistique de l'enfant natif de cette langue". À noter que le colloque devait être international, mais les chercheurs étrangers des universités françaises n'ont pu faire le déplacement pour des "raisons sécuritaires". K. Tighilt