La mise en œuvre d'une méthode pédagogique au profit des apprenants arabophones a été suggérée par les participants au colloque du CNPLET. Prendre en charge l'enseignement et l'usage de la langue amazighe à travers tout le territoire national, élaborer des manuels scolaires propres aux variantes tout en prenant en considération les référents culturels de chacune d'elles, mettre en œuvre une méthode pédagogique au profit des apprenants arabophones sont, entre autres, les recommandations du colloque organisé, mercredi et jeudi, par le Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (CNPLET) en collaboration avec la faculté des lettres et langues de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Les participants à cette rencontre scientifique sur le thème «Vers une didactique des langues maternelles : quel impact sur l'enseignement de tamazight et sa promotion ? Quel est le rôle du numérique pour favoriser sa diffusion ?» ont également préconisé de reconsidérer le curriculum de formation des enseignants en prenant en compte les spécificités géolectales et culturelles. Ils ont également plaidé pour le renforcement des manuels scolaires par la traduction des textes à partir de différentes langues, par l'intégration de tamazight dans la formation en traduction. La mise en place des méthodes d'enseignement numérique et la réalisation de banques de données (supports pédagogiques et dictionnaires numériques) ont été aussi suggérées par les enseignants et chercheurs qui ont pris part à ce rendez-vous scientifique. Notons que les intervenants ont mis également l'accent beaucoup sur la marche à suivre pour prendre en compte le plurilinguistime intra et extra dialectal dans l'enseignement de la langue amazighe. «Il est nécessaire de renforcer l'enseignement de tamazight et sa présence sur tout le territoire national, car on ne peut continuer uniquement à enseigner cette langue en Kabylie», a estimé le professeur Abderrazak Dourari, directeur du CNPLET. Kamel Akli, maître de conférences à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a précisé que les résultats d'une étude qu'il a réalisée sur un échantillon de trois groupes berbérophones, à savoir les kabylophones, les chaouiphones et les mozabitophones, a convergé sur l'enseignement de chaque variante. De son côté, Koussaila Alik, enseignant au département de langue et culture amazighes de Tizi Ouzou, a souligné que la généralisation de l'enseignement de tamazight sur le tout le territoire national pose encore des difficultés énormes. Ces difficultés sont liées, selon le même universitaire, aux aspects sociolinguistiques et didactiques, entre autres. Il a ainsi préconisé d'adapter l'enseignement de cette langue à la réalité du terrain. «La question fondamentale pour l'enseignement de tamazight dans les milieux arabophones est liée au choix de la variante», a-t-il fait remarquer.