Les cancers urologiques, notamment de la vessie et de la prostate, sont en progression inquiétante en Algérie. Le nombre de malades souffrant de l'appareil urologique est en nette augmentation en Algérie. Pas moins de 4 000 à 6 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année, selon des estimations calculées sur la base des taux d'incidence mondialement admis. Des études rétrospectives menées sur la base des données cliniques de patients admis dans des services d'urologie font ressortir une prédominance du cancer de la vessie sur celui de la prostate. Alors qu'ailleurs, le nombre de cas de cancer de la prostate dépasse celui de la vessie. Le Pr Belkacem Nacer Abdelwahab, urologue au CHU de Bab El-Oued, a dressé, hier, un tableau peu reluisant sur l'évolution de cette pathologie avec une large prédominance masculine, à l'occasion du 14e Congrès national de l'urologie, ouvert hier, à l'hôtel El-Aurassi. Organisé par l'Association algérienne d'urologie, ce rendez-vous scientifique a permis aux participants de partager les dernières nouvelles relatives à la prise en charge, généralement tardive, de cette infection. Les spécialistes étaient unanimes pour tirer la sonnette d'alarme sur cette maladie qui progresse de manière vertigineuse, notamment avec la forte consommation du tabac et de la pollution tous azimuts. La prise en charge médicale de la prostate a, jusque-là, été tardive. Des études rétrospectives couvrant une période donnée ont conclu que les patients souffrant de la prostate arrivent à un stade métastatique. Les deux tiers des malades se présentent à un stade final. Le diagnostic tardif débouche inévitablement sur un résultat compris. C'est ainsi que le président de l'Association algérienne d'urologie, le Dr Mohamed Harouni, lancera un appel pressant pour juguler l'évolution de cette maladie sournoise par la méthode de dépistage précoce, qui reste la clé de toute stratégie thérapeutique. De grands efforts devront être déployés, dira-t-il, pour convaincre les gens d'aller se faire dépister dès l'âge de 50 ans, puisque le risque de cancer de la prostate augmente à mesure que les hommes avancent dans l'âge. "Il faut savoir aussi que des études ont prouvé que les méfaits du tabac favorisent irrémédiablement l'apparition de cancers urologiques. On doit combattre inlassablement ce fléau ravageur", indiquera encore le Dr Harouni. Cependant, d'autres participants ont relevé l'importance de la généralisation du dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate), un examen fondamental pour connaître précocement son statut. Rappelons, enfin, qu'au menu de ce 14e congrès, qui prend fin aujourd'hui, figure aussi l'incontinence urinaire chez la femme, qui est due, selon les spécialistes, à l'âge et aux nombreux accouchements. Hanafi H.