Les négociations entre démocrates et républicains ont échoué jeudi à mettre fin au "shutdown" aux Etats-Unis, ont rapporté hier les agences de presse. La paralysie partielle des administrations fédérales, qui a mis des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage forcé, va donc se prolonger, au moins jusqu'à la semaine prochaine. Au cœur du blocage depuis 6 jours: le mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l'immigration clandestine. Le président républicain exige cinq milliards de dollars pour le construire. Les démocrates refusent de le financer, mais ont proposé une enveloppe de plus d'un milliard pour d'autres mesures de sécurité à la frontière. Résultat : une impasse budgétaire. Et tant que les deux partis ne se mettront pas d'accord, les financements de 25% des ministères et administrations fédérales resteront suspendus. Or, personne ne semble prêt à céder. Faute d'accord de compromis et dans un hémicycle quasi désert, le Sénat américain a donc décidé jeudi à l'unanimité d'ajourner la séance jusqu'à lundi 10h00 (15h00 GMT) et de ne reprendre l'examen d'une loi budgétaire que mercredi 2 janvier, à partir de 16h00 (21h00 GMT). Les républicains sont majoritaires au Congrès, mais avec 51 sièges au Sénat, ils ont besoin de soutiens démocrates pour atteindre les 60 voix sur 100 nécessaires afin d'approuver le Budget. "Ils ont peut-être les 10 votes au Sénat, mais nous avons le thème, la sécurité aux frontières. 2020!", a réagi Donald Trump après l'ajournement, en référence aux prochaines élections présidentielle et parlementaires américaines. Lui qui avait axé une grande partie de sa campagne en 2016 sur la lutte contre l'immigration accuse les démocrates de vouloir des "frontières ouvertes". L'opposition affirme qu'il a plongé le pays dans le chaos pour ce projet de mur, qui n'a pour seul but selon eux de satisfaire les ultra-conservateurs. Et chaque camp accuse l'autre de refuser de négocier. Or, à chaque jour qui passe, la position des démocrates se renforce. Ils prendront le contrôle de la Chambre des représentants dès le 3 janvier, tandis que les républicains auront une majorité renforcée au Sénat (53). La sortie de crise pourrait au final passer par des nuances de langage et/ou un accord sur une somme moins élevée. R. I/Agences