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Cap sur la banqueroute
alors que L'économie chavire et que les finances se détériorent
Publié dans Liberté le 31 - 01 - 2019

La reconduction de Bouteflika signifie la reproduction, cinq années durant, d'une politique économique et de méthodes de gestion qui ont pour le moins montré leurs limites.
Un 5e mandat de Bouteflika serait-il une bonne chose pour le pays ? Ahmed Ouyahia s'était posé la même question en 2014, alors qu'Abdelaziz Bouteflika s'apprêtait à briguer un 4e mandat. La question est toujours d'actualité, à l'heure où les grandes tendances politiques plaident pour un statu quo au plus haut sommet de l'Etat. Inflexibles, les tenants du pouvoir semblent opter pour la continuité qui signifierait, de prime à abord, que l'inaction, la non-gestion et la passivité face l'aggravation de la crise financière feront loi durant les cinq prochaines années. La crise financière dans laquelle est empêtré le pays depuis 2014, date d'un spectaculaire retournement de situation sur le marché pétrolier, allait en s'aggravant, faute d'une parade réfléchie et coordonnée au sein du gouvernement. Les problèmes économiques, vieux de plusieurs décennies, renvoient, quant à eux, à cet acharnement à faire de la rente pétrolière un projet de société et un programme économique. Signe d'un déficit criant en matière de réflexion économique, les gouvernements qui se sont succédé à la manœuvre n'ont cessé de s'emmêler les pinceaux, plaidant tantôt pour un pacte économique et social qui aboutirait à relancer l'économie et à calmer les ardeurs sociales, tantôt à faire la promotion d'un plan de croissance aussi maigre qu'improductif, concocté dans les cuisines inaccessibles du régime politique, et dont les ingrédients ne font référence qu'à la rente et ne concourent qu'à son renforcement. Après avoir mis en place un dispositif dédié à contingenter les importations, basé sur des licences attribuées à des importateurs triés sur le volet, le gouvernement fera table rase de sa précédente approche et tentera de réduire les importations au moyen d'un veto administratif et bancaire. Plus d'une année après sa mise en application, ce second dispositif finira dans la corbeille et cédera le terrain à la régulation par les artifices fiscaux et administratifs, dont la liste des biens et consommables assujettis vient tout juste d'être publiée, six mois après son annonce par la loi de finances complémentaire de 2018. Depuis juin 2014, alors que les cours du brut s'enfonçaient dans le rouge, privant le pays d'importantes ressources, de surcroît salutaires et vitales, étant donné que la survie du pays ne tient qu'à ses revenus en devises tirés de la vente de ses hydrocarbures, le gouvernement ne s'est que peu ou prou investi dans les solutions durables, se contentant de surveiller la tendance du marché pétrolier et de tenter des palliatifs peu efficaces sur les déficits et la croissance. Près de cinq années plus tard, les impairs en matière de gestion et de prospective, la passivité et le statu quo pour lequel plaident encore les tenants du pouvoir n'ont fait que complexifier davantage l'équation budgétaire.
La planche à billets comme seul projet économique
La crise allait en s'aggravant, matérialisée dans la fonte accélérée des réserves de changes, s'établissant désormais à 82 milliards de dollars contre près de 194 milliards de dollars en juin 2014. Le Fonds de régulation des recettes (FRR), qui avait cumulé près de 8 000 milliards de dinars, et dont les avoirs caracolaient à près de 5 000 milliards de dinars en 2014, n'a pas non plus survécu à la main légère du gouvernement qui, plutôt que d'investir dans les solutions de fond, préfère puiser dans les réserves pour colmater les trous de sa trésorerie. Pris en tenailles entre des ressources qui se raréfient et un marché pétrolier capricieux, le gouvernement dit avoir été enfin secouru par "le génie" du Président qui, peu après avoir congédié Abdelmadjid Tebboune, durant l'été 2017, souffla à l'oreille de son successeur, Ahmed Ouyahia, la miraculeuse solution de la planche à billets. Depuis octobre 2017, alors que l'Etat n'avait pas de quoi payer les salaires de ses fonctionnaires, la Banque centrale a mis à la disposition du Trésor un cash-flow de 4 005 milliards de dinars. Encore une fois, le gouvernement fait appel aux solutions de facilité, quitte à flirter avec les pires effets pervers, plutôt que de s'investir dans des réformes ambitieuses et structurelles capables de sortir l'économie du pays de son marasme. La dernière note de conjoncture de l'ONS, qui a levé le voile sur une croissance d'à peine 0,8% et d'un déclin de 9,3% de l'activité du secteur des hydrocarbures, contraste avec les anticipations du gouvernement (2,5% sur 2018), ainsi qu'avec ses velléités de soutenir la croissance au moyen de la dépense publique. Il avait cassé sa tirelire à l'issue des arbitrages budgétaires pour 2018 espérant un retour à la croissance qui absorberait les effets pervers de deux années d'austérité qui ont touché essentiellement le budget d'investissement et d'équipement, à raison d'une coupe de 16% en 2016 et de 28% en 2017. Force est de constater qu'en matière de réflexion et de prospective économiques, le gouvernement tape souvent à côté de la plaque. Preuve en est qu'avec une hausse de près de 100% des dépenses en 2018, dont 40% ont été injectées dans l'investissement public, la croissance ne fait que décélérer, remettant en cause les espoirs de sortie de crise et brandissant, par la même, le spectre d'une aggravation du coût social de la crise. Cette faible dynamique, combinée à la détérioration des positions financières internes et externes, est nourrie par l'inaction d'un gouvernement qui semble pédaler dans la semoule en l'absence d'un pilote à bord.
Ali Titouche


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