En l'absence d'un plan B pour réguler la circulation automobile, des embouteillages monstres font partie du lot quotidien de milliers de citoyens. Ces désagréments durent depuis le lancement du chantier du projet de l'extension de la ligne du tramway qui relie la cité Zouaghi-Slimane à l'entrée de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. La circulation automobile dans cette méga-agglomération est devenue quasi impossible, notamment aux heures de pointe. En effet, depuis le rétrécissement de la route sur plus de 600 m à la fin du mois d'octobre 2018, les embouteillages monstres font partie du lot quotidien de milliers de citoyens constantinois qui trouvent d'énormes difficultés à rejoindre leurs domiciles ou lieux de travail. À un kilomètre de la cité dite les Quatre-Chemins, à l'entrée de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, l'on peut déjà constater la galère des automobilistes qui tentent toutes sortes d'acrobaties pour échapper au bouchon. "Ça devient très pénible, je suis obligé de faire face à cette situation tous les jours. Le comble, c'est que nous n'avons pas d'autres choix, les accès à cette ville sont tous bloqués", nous dit Mohamed, chauffeur de taxi, qui endure les mêmes problèmes que tous les usagers de cette route. Un peu plus d'un kilomètre plus loin, c'est la même galère. Un point noir permanent pénalise des centaines de milliers de résidents. Des automobilistes qui, pour avancer, foncent dans tous les sens, créant des stases et un décor d'anarchie indescriptible. "C'est inadmissible ce qui se passe, mes journées sont devenues pénibles et stressantes, je fais plus de 30 minutes pour parcourir quelques 600 m, on n'en peut plus. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi on ne prévoit pas des solutions provisoires avant de fermer les routes aux gens et les laisser galérer", dit Amine, un père de famille, qui ajoute : "Je quitte mon bureau à 16h, je n'arrive à la maison qu'à 18h. Je prends une heure pour pouvoir prendre un taxi et une heure dans les embouteillages, l'on ne peut avancer qu'à pas de tortue. Franchement je n'en peux plus ." Chez les transporteurs, on confie que c'est très dur. Les receveurs de leur côté affirment que leur consommation en carburant a connu une forte hausse à cause des bouchons, notamment ces derniers mois. Un casse-tête qui tend à durer jusqu'à la fin des travaux, y compris ceux de la deuxième tranche dont la date de réception n'a toujours pas été fixée. Des bouchons qui n'épargnent pas non plus les cités et accès principaux de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, car le même problème se pose également sur le tronçon de l'autoroute Est-Ouest. Cette situation ne semble pas trop préoccuper les responsables de cette wilaya qui se focalisent plutôt sur le chantier du tramway que sur les désagréments qu'il engendre en l'absence d'un plan B pour la circulation routière. Selon le premier responsable du secteur des transports à Constantine, Farid Khelifi, "on ne peut pas faire d'omelette sans casser d'œufs. Cette situation est provisoire, nous sommes en train de réfléchir à une solution définitive, et pour que cette dernière aboutisse, il faudra donner le temps aux gens et de l'espace pour faire des aménagements qui demandent des petits sacrifices. On ne peut quand même pas avoir tout, comme des ouvrages prêts qui tombent du ciel !". Et d'ajouter que "la régulation de la circulation de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, qui est fermée sur certaines voies, est du ressort exclusif de la commission communale de circulation territorialement compétente, en plus la grande trémie que nous sommes en train de réaliser va absorber totalement le problème de la circulation qui se pose, car la trémie routière n'a pas été construite pour le tramway". Selon M. Khlifi, la construction de cette trémie est venue suite à la demande faite par Noureddine Bedoui, alors wali de Constantine, au ministère des Travaux publics et des Transports, pour prendre en charge la réalisation d'une grande trémie pour régler définitivement le problème des bouchons à l'entrée de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Iness Boukhalfa