Les juges n'ont pas tardé à rejoindre le mouvement populaire contre le cinquième mandat en emboîtant le pas aux avocats. Les avocats de Guelma, d'Oued-Zenati et de Bouchegouf ont défilé en ville en arborant l'emblème national, des banderoles et des pancartes où ils rejetaient le 5e mandat, exigeaient le départ du système, réclamaient la démocratie, la liberté et la justice. En fin de matinée, les magistrats relevant de la cour de Guelma, rejoints par les avocats et les auxiliaires de justice, à savoir les notaires, les clercs, les greffiers et les huissiers de justice, vêtus de leurs robes, ont tenu un important rassemblement dans l'enceinte de cette institution judiciaire. Brandissant des drapeaux et des pancartes, ils ont entonné l'hymne national et des chants patriotiques, et ont exigé le départ du Président sortant et de tous les tenants du système. Ils ont annoncé leur refus de couvrir l'élection du 18 avril au cas où Abdelaziz Bouteflika maintiendrait sa candidature. Par ailleurs, durant la matinée d'hier, les établissements scolaires sont restés vides, notamment ceux du moyen et du secondaire, offrant l'opportunité à des milliers de jeunes de défiler dans les principales artères de la ville. Les étudiants, qui rejettent la décision du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de les mettre en vacances une douzaine de jours à l'avance, ont poursuivi leur action revendicative en observant des sit-in dans leurs campus et devant le siège de la wilaya, en scandant des slogans contre les tenants du pouvoir et les oligarques. Les magasins sont restés fermés ce deuxième jour, excepté les boulangeries, les épiceries, les fast-foods, les commerces de fruits et légumes, les pâtisseries, pour ne pas pénaliser la population qui n'avait pu se ravitailler la veille. Les travailleurs des secteurs public et privé ont chômé, et seules quelques administrations ont assuré le strict minimum pour des raisons évidentes. Les bus du transport urbain n'ont toujours pas assuré leurs rotations dans les huit secteurs du chef-lieu de wilaya, qui est desservi par les taxis et les clandestins. Toutes les localités de la wilaya de Guelma observent cette grève générale et nous avons constaté de visu que même les zones rurales adhèrent à cette action.