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Face aux réalités d'un outil de réalisation déficient
Le programme présidentiel de un million de logements
Publié dans Liberté le 18 - 07 - 2005

Son succès dépend de “l'existence sur le terrain“ d'entreprises nationales efficaces et fiables.
Le gouvernement semble décidé à mettre en place l'ensemble des moyens nécessaires à la réalisation d'un des volets le plus important du programme du président de la République, à savoir la mise en chantier de un million de logements sur un quinquennat. Les moyens financiers sont bien sûr disponibles : ils font partie des cinquante-cinq milliards de dollars que le Président a mis sur la table pour la réalisation de son programme quinquennal d'aide à la relance économique. Ce n'est donc pas à ce niveau que se situe le problème. Il est ailleurs.
La réussite du programme exige l'existence sur le terrain d'entreprises nationales de réalisation efficaces et fiables, qu'elles soient publiques ou privées. Or si la volonté politique d'atteindre l'objectif fixé a été maintes fois réitérée, et ne peut de bonne foi être remise en cause, on ne peut que rester sceptique face à l'absence sur le terrain d'entreprises nationales de réalisation, disposant d'importants moyens humains, matériels et technologiques pour la prise en charge d'une telle opération. Les moyens nationaux de réalisation ne sont plus en mesure de faire face à une telle demande. À moins que l'arrière-pensée des décideurs est de faire appel aux moyens de réalisation extérieurs, c'est-à-dire renouveler l'expérience de l'AADL en faisant encore une fois appel aux Chinois et pourquoi pas aux grands groupes internationaux de construction.
Cette perspective est elle-même totalement irréaliste, à moins d'accepter d'en payer un prix exorbitant, celui de la dépendance totale vis-avis de l'étranger en matière de construction de logements.
Des moyens nationaux de réalisation insuffisants
Un simple regard sur l'état des entreprises nationales de réalisation (publiques ou privées) suffit à démontrer leur incapacité actuelle à faire face à la situation et à prendre en charge le programme du Président, même en partie.
Concernant les entreprises publiques, il est inutile de s'attarder sur la situation économique, financière et même juridique d'un secteur totalement à la dérive : la majorité des EPE du secteur de la construction, y compris celles qui ont été restructurées organiquement au sein des quatre groupes régionaux créés en début d'année, est dans un état de déstructuration financière avancée et de non-existence juridique consécutif à des déficits répétitifs cumulés et à des actifs nets très largement négatifs.
Les groupes nouvellement créés sont déjà en situation de blocage compte tenu d'un sous-équipement devenu structurel et de l'absence de moyens financiers pouvant leur permettre de réinvestir dans les moyens matériels stratégiques qui leur font cruellement défaut.
Ils sont, quelques mois à peine après leur création, dans la situation peu enviable de se trouver en face d'un marché très fortement porteur, mais qu'ils sont incapables d'investir faute de moyens financiers. Et il ne semble pas que les pouvoirs publics soient prêts à se lancer une fois encore dans des opérations de sauvetage de l'outil public de réalisation par un nouvel assainissement très coûteux pour le Trésor public, et dont les résultats sont incertains. Il ne semble pas non plus qu'ils soient prêts à trouver (ou à cautionner) une formule qui donnerait aux entreprises publiques la possibilité d'avoir accès à des lignes de crédits bancaires qui puissent leur permettre de renouveler leurs investissements.
Le seul effort que l'Etat semble prêt à fournir, c'est pour les entreprises qui ont de vraies potentialités de redressement, la prise en charge d'un assainissement financier qui, par le jeu de l'annulation de la dette Trésor et d'un étalement du payement des dettes fiscales et parafiscales, pourra redonner un semblant d'équilibre à leurs bilans. Il n'est jusqu'ici pas question que l'Etat finance les investissements des entreprises publiques, ni même qu'il intervienne pour faciliter et garantir des lignes de crédits bancaires destinées à ce type d'opération. La faiblesse des moyens matériels qui empêche les entreprises nationales de réalisation de prendre en charge le programme présidentiel n'est pas propre aux EPE : la situation est encore plus catastrophique, s'agissant de l'immense majorité des entreprises privées. Elles ont, par ailleurs, les mêmes difficultés pour avoir accès à des lignes de crédits bancaires destinées au renouvellement de leurs équipements (ajoutons qu'en plus, la presque totalité des entreprises privées du secteur de la construction ne dispose pas de l'expertise requise pour pouvoir prétendre à la prise en charge d'une partie du programme présidentiel). Le problème d'absence ou de faiblesse de moyens matériels n'est pas le seul qui se pose aux entreprises nationales de réalisation activant dans le secteur de la construction.
Il y a aussi celui de la crise de trésorerie qui les frappe toutes, publiques ou privées, de plein fouet.
Chacune d'elles a comme client principal l'Etat ou ses démembrements qui s'est avéré être volontairement ou non un très mauvais payeur. Toutes les analyses ont montré que la mauvaise situation financière des entreprises nationales de réalisation est la conséquence directe des retards mis par l'Etat et ses démembrements pour le payement des travaux réalisés (des retards qui peuvent souvent dépasser une année).
Quand on sait que les entreprises payent tout au comptant, qu'elles ne reçoivent généralement pas d'avance (ou alors très longtemps après le démarrage des chantiers), on comprend que l'obligation qui leur est faite de préfinancer les chantiers les entraîne dans des difficultés de trésorerie et de déficit insurmontable.
La profonde crise de trésorerie des entreprises publiques de réalisation et celle des entreprises privées a entraîné le plus souvent leur fermeture, conjuguée aux déficits cumulés ont fait d'elles des entreprises financièrement déstructurées non bancables ; elles ne peuvent pas bénéficier d'un soutien bancaire qui leur est pourtant indispensable, d'une part, pour assurer leurs dépenses de fonctionnement (ligne de découvert) et, d'autre part, pour bénéficier des cautions bancaires devenues obligatoires lors des soumissions.
Elles ne peuvent donc même pas prétendre entrer dans le jeu de la concurrence et soumissionner aux appels d'offres nationaux et internationaux lancés dans le cadre de la réalisation des projets de logements. Ajoutons-y la politique inique de fixation administrative du prix du mètre carré construit, qui se situe pour les entreprises nationales à un niveau extrêmement faible et non rémunérateur.
Cette politique qui se voulait le moyen idoine de faire baisser le coût de revient du logement (qui avait connu, il est vrai, un important dérapage au cours des années 80 et au début des années 90) n'a été en fait prise en charge que par les seules entreprises de réalisation qui, malgré les réels efforts qu'elles ont consentis pour réduire leurs charges fixes, en ont été les victimes expiatoires : les prix des intrants ont continué d'augmenter (vérité des prix oblige), tandis que les prix de vente ont été figés par les pouvoirs publics.
La démagogie politique l'a très largement emporté sur les règles économiques.
Tout ce qui précède, ajouté à la dernière “trouvaille” des pouvoirs publics qui interdisent désormais aux maîtres d'ouvrages toute possibilité de recours au gré à gré (y compris pour les entreprises publiques qui y trouvaient un peu d'oxygène) condamne toute possibilité de faire réaliser le programme présidentiel par des entreprises nationales. Par voie de conséquence, c'est aussi la condamnation à mort de l'ensemble de l'outil de réalisation national et la disparition de ce qui reste d'expertise en matière de construction.
Il ne reste donc que le recours aux entreprises étrangères pour construire le million de logements promis...
R. G.


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