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Quand nos écrivains se déchirent
Boudjedra, Ouettar et Laâredj croisent leurs plumes
Publié dans Liberté le 19 - 07 - 2005

Portée au firmament par ses concitoyens légitimement fiers d'elle, la littérature de Assia Djebar serait “moyenne”, selon Boudjedra et elle écrit ce que lui demandent les Français !
C'est par des propos empreints de violence que Tahar Ouettar, Rachid Boudjedra et Wacini Laâredj croisent… leurs plume par médias interposés. Même le très lointain journal londonien Asharq Al Awsat s'est fait largement l'écho de ces joutes littéraires de mauvais aloi, en publiant, samedi dernier, un “florilège” de coups de gueule que se sont échangés nos écrivains sur la place publique.
Ainsi, à défaut de nous proposer de nouvelles publications, nos écrivains nous servent des chefs-d'œuvre de… médisance qui n'honorent guère leurs statures. Tout a commencé par un commentaire somme toute acceptable de Wacini Laâredj sur l'œuvre de Tahar Ouettar où il lui reproche dans une interview de “tuer” systématiquement les femmes dans ses romans. Cette fléchette semble avoir blessé Ouettar qui, aussitôt, descend dans l'arène pour porter un coup d'estoc à Laâredj qu'il accuse de plagier les titres de ses ouvrages.
Plus incisif encore, Ouettar enfonce le poignard dans le dos de son rival lui reprochant d'avoir pastiché l'héritage littéraire de l'écrivaine algérienne Zoulikha Saoudi.
La guerre verbale a donc éclaté. Mais, loin, vraiment loin, d'être un échange intellectuel entre deux romanciers. Et comme il fallait s'y attendre, Wacini Laâredj répliquera par des articles pamphlétaires dans lesquels il descend en flammes son ennemi juré, dont il a longuement souligné “l'indigence” littéraire. L'auteur poussera l'ironie jusqu'à attribuer le titre fort peu élogieux de “chambit” (le garde communal) de la littérature algérienne à Tahar Ouettar. “Je ne m'abaisserai pas à son niveau”, assène encore Laâredj. Et pendant que l'opinion assiste ahurie au spectacle que lui offrent ces écrivains, un autre romancier, à la réputation bien établie, ouvre un autre front contre une femme, cette fois.
En l'occurrence Rachid Boudjedra, qui nous a habitué à des œuvres monumentales, vient de changer subitement de “style” en ciblant Assia Djebar. Nominée pour le prestigieux prix Nobel de littérature en 2004, et admise tout récemment à la tout aussi prestigieuse Académie française, cette talentueuse romancière n'a pas pour autant trouvé grâce aux yeux de Boudjedra qui trouve son style “moyen”.
Notre critique estime même que Djebar écrit selon ce que lui dictent les Français ! Autrement dit, elle doit moins son épée à son talent d'écrivain qu'à sa disponibilité à écrire selon les recommandations des Français. Boudjedra s'offusque même de ce que les journalistes algériens d'expression française aient salué le mérite de Assia Djebar, alors qu'ils (sic) “ne savent pas sur quel pied danser”.
Ainsi donc, Rachid Boudjedra “s'élève” plus haut que le comité Nobel et l'Académie française pour… descendre Assia Djebar de son piédestal. S'il est légitime d'être jaloux de la réussite des autres en faisant en sorte de les égaler ou de les dépasser, il est en revanche désolant, voire dégradant, “d'attenter” à la stature littéraire mondialement reconnue d'une romancière — une compatriote de surcroît — en se livrant à un lynchage médiatique en bonne et due forme. Mais, pour corrosive qu'elle soit, la diatribe de Boudjedra contre Assia Djebar n'entachera pas la gloire de cette grande dame ni n'ébranlera sa chaise dans l'enceinte de l'Académie française.
HASSAN MOALI


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