Les enseignants universitaires de l'université Dr Mohamed Lamine-Debaghine de Sétif (Sétif 2) ont observé hier une journée de protestation. Après un rassemblement devant le siège du rectorat, ils se sont réunis pour décider des formes de protestation qu'il faut maintenir et des démarches à suivre pour soutenir le mouvement populaire déclenché le 22 févier dernier. Le débat a été ouvert pour entendre les différents avis des professeurs. Selon le Pr Noui Djemaï, professeur à l'université de Sétif, parmi les idées dégagées par les participants, il y a la nécessité d'organiser chaque semaine une conférence-débat autour de thèmes d'actualité, qui sera animée par des personnalités spécialisées en politique, en économie, en droit constitutionnel, en sociologie… pour éclaircir davantage ce qui se passe dans le pays. Par ailleurs, les enseignants présents lors du conclave ont débattu de la question du choix de la solution à préconiser pour sortir de la crise. "Les collègues présents ont été presque unanimes quant au choix de la solution politique, car si l'on reste dans les solutions préconisées par la Constitution, le système en place depuis l'indépendance va se reproduire et, du coup, se régénérer. Changer les personnes sans le système ne nous mènera à rien", dira le Pr Noui Djemaï. De son côté, le Dr Mohamed Boukechour, professeur au département de sociologie, a tenu à préciser à Liberté que le conclave a été tenu à l'initiative des professeurs loin de toute tutelle ou appartenance syndicale ou partisane. Et de renchérir : "La réunion a été une opportunité pour réactiver, voire rendre efficace, le mouvement de la communauté universitaire, afin de soutenir et, du coup, accompagner le mouvement populaire sans pour autant essayer de le guider ou d'accaparer son appartenance au peuple." Notre interlocuteur a aussi insisté sur la nécessité d'indiquer qu'il est difficile de parler de position courageuse et claire de la part des universitaires, en particulier, et de l'élite algérienne qu'elle soit politique, culturelle ou religieuse, en général. "Il y a quelques personnalités qui relèvent de l'exception et qui se sont exprimées individuellement. Cela reste insuffisant", soulignera le Dr Boukechour.