Des milliers de citoyens de tous âges et de toutes couches sociales, dont un grand nombre en famille, ont convergé vers le centre-ville en cette neuvième édition des marches pacifiques hostiles aux résidus du pouvoir qui persistent encore à faire semblant de gérer les affaires du pays en dépit de leur rejet par l'écrasante majorité du peuple. Ils se sont rassemblés sur les places publiques de l'avenue principale du centre-ville avant d'entamer la grande marche avec l'arrivée de centaines d'autres citoyens après la prière du vendredi. Il y avait, certes, un peu moins de monde que lors des précédentes marches, mais beaucoup plus de détermination, d'animation et d'innovation en matière de slogans scandés ou brandis en relation avec l'actualité de la scène politique, notamment la désignation du nouveau président du Conseil constitutionnel et les concertations du président Abdelkader Bensalah avec des chefs de partis politiques et des personnalités nationales. Les slogans étaient plus hostiles, puisque c'est un refus total de cautionner ce genre d'activités considérées comme des manipulations pour faire durer encore le système en place. Ils ont réclamé non seulement le départ de ce qui reste de "B", mais aussi le jugement de ceux qui se sont servis à outrance de l'argent du peuple. Tous les dirigeants du système Bouteflika ont été mentionnés dans ces slogans, notamment Ouyahia, Sellal et Sidi-Saïd. Portant aussi des photos de chouhada, ils ont appelé au boycott de la conférence nationale qu'organisera Bensalah.