"Seule la poursuite de la mobilisation massive et unitaire est capable de stopper la contre-révolution en marche et d'imposer la victoire de la révolution du 22 février", a soutenu, hier, le Parti des travailleurs (PT), en réaction au discours du chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le secrétariat permanent du bureau politique du PT a estimé que le dernier discours du très contesté président par intérim, Abdelkader Bensalah, "sonne comme une fin de non-recevoir aux aspirations de l'écrasante majorité qui veut se libérer du carcan du système décomposé et du régime présidentialiste autoritaire et anti-démocratique et de sa Constitution dans laquelle les partisans du maintien du statu quo veulent l'enfermer…". Contre l'avis de l'écrasante majorité et "sur un ton martial", Abdelkader Bensalah, déplore encore le PT, a annoncé le maintien de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, "confisquant ainsi le droit du peuple de trancher sur la nature du régime et donc des institutions à mettre en place". Or, est-il rappelé dans le communiqué, "le 22 février passé, c'est une révolution authentique mobilisant l'écrasante majorité du peuple qui a éclaté, mettant au centre la question du système et du régime". Dans cet ordre d'idées, le parti dirigé par Louisa Hanoune réitère sa position à l'égard de la vague d'arrestations qui ciblent ces dernières semaines des responsables politiques et des hommes d'affaires, estimant qu'une telle démarche devrait découler d'abord d'un changement de régime politique comme préalable à l'avènement d'un système judiciaire indépendant. À cet égard, le secrétariat permanent du bureau politique du PT relève : "Sans interférer dans les affaires de la justice civile et militaire, les arrestations et procès en cours, qu'il s'agisse de délits ou de crimes économiques ou encore des dernières arrestations qui ont une connotation politique (…), soulèvent moult interrogations considérant la situation révolutionnaire et la nature et la qualité des institutions qui les ordonnent." Aussi, souligne le communiqué du Parti des travailleurs, "la majorité du peuple exige le départ de tout le système d'abord, pour, ensuite, dans le cadre d'une justice indépendante, juger tous les responsables et hommes d'affaires concernés pour, précisément, éviter les règlements de comptes et la sélectivité des décisions…". Pour le PT, considérer que le soulèvement révolutionnaire du 22 février serait le produit de manigances ou de complots "constituerait une insulte intolérable à l'égard des dizaines de millions d'Algériens qui manifestent pour imposer le respect du droit du peuple à exercer sa souveraineté pour construire des institutions conformément à la démocratie…". Si, comme tout le monde le clame, la volonté populaire doit être respectée, "alors, l'exigence du départ du système est légitime, car c'est l'essence même de la démocratie et ne saurait donc être criminalisée", note en définitive le communiqué du Parti des travailleurs.