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Désapprobation unanime des acteurs politiques et de la société civile
INTRONISATION DE BENSALAH COMME CHEF D'ETAT INTERIMAIRE
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 04 - 2019

L'intronisation, hier mardi, de Abdelkader Bensalah comme chef d'Etat intérimaire, après la démission, la semaine écoulée, du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a suscité une forte désapprobation de leaders politiques mais aussi d'acteurs de la société civile impliqués dans le mouvement populaire du 22 février.
Ali Benflis, président du parti des Avant-gardes des libertés : «le basculement s'est opéré dans le sens d'une pérennisation des résidus du régime»
«Il apparaît aujourd'hui clairement qu'il n'a été fait aucun usage des articles 7 et 8 puisque l'application intégrale de l'article 102 a fini par prévaloir comme solution unique et exclusive au problème de la vacance de l'institution présidentielle. L'application intégrale de l'article 102 est très loin de constituer une mesure d'apaisement dans le contexte actuel d'une sensibilité exceptionnelle. Tout au contraire, elle est de nature à attiser l'amertume et la colère populaires et à introduire davantage de complications et de complexité dans une crise déjà exceptionnelle par sa gravité et sa sensibilité.
J'ai estimé et j'estime toujours que notre pays est à un point de bascule soit vers un prolongement artificiel de la durée de vie de l'ancien régime soit vers l'ouverture du chantier de la refondation démocratique réclamée et attendue par le peuple algérien. L'application intégrale de l'article 102 et la non-prise en compte des articles 7 et 8 de la Constitution indiquent clairement que le basculement s'est opéré dans le sens d'une pérennisation des résidus d'un régime politique que le peuple algérien a dénoncé et condamné avec une vigueur extrême. Au total, la manière dont il vient d'être pourvu à la vacance de la présidence de la République ne rapproche pas notre pays de la sortie de crise. EIle l'en éloigne dangereusement.»
Soufiane Djilali, président de Jil Jadid : «attention à l'exacerbation»
«L'application de l'article 102 ne pouvait mener qu'à l'exacerbation de la crise. Tous ceux qui ont soutenu cette voie en se permettant de parler au nom du peuple devront s'expliquer. A force de calculs politiciens, de sollicitations du Chef d'état-major, ou par incompétence politique, ils ont couvert le choix du régime au détriment du peuple.»
Yassine Aïssiouène, chargé de la communication du RCD : «remilitarisation de l'Algérie»
«La remilitarisation de l'Algérie est en marche. Ce qui s'est passé aujourd'hui au Palais des Nations a un nom: coup d'Etat contre le peuple qui exige, sans concession aucune, le départ du système en place. Après ce coup de force piloté par le chef de l'état-major, place aux éternels courtisans des chefs du moment. Ceux qui applaudissent en ce moment Gaïd Salah sont ceux-là mêmes qui ont applaudi le 5e mandat il y a quelques jours, puis la décision de l'annulation de ‘'l'élection présidentielle'', les pseudo-réformes contenues dans l'une des lettres attribuées au chef de l'Etat ensuite, la nomination du gouvernement Bedoui-Lamamra, puis Bedoui tout court et enfin la démission de Bouteflika. D'autres, après avoir tenté en vain un recyclage dans l'opposition, se sont empressés à se joindre à la meute par peur d'être devancés, d'une part, et dans l'espoir de réussir leur repositionnement opportuniste, d'autre part. Nous les verrons crier partout que le plus vieux soldat du monde est la solution à nos malheurs. Ils rabâcheront, sans discontinuité, sur tous les plateaux des télévisions publiques et parapubliques ‘'qu'il saura protéger notre révolution''. Peut-on espérer quelque chose des artisans des coups d'Etat, des adeptes des applaudissements et des opportunistes ? Ceux qui n'ont eu de cesse de violer la Constitution ne peuvent prétexter son respect aujourd'hui. La solution est de balayer tout et de reconstruire à zéro. Notre peuple l'a décidé et ça ne peut être qu'ainsi.»
Parti des travailleurs : «seule une Assemblée constituante et souveraine»
«Il est établi que le recours à l'article 102 de la Constitution pour remplacer l'ex-président de la République A. Bouteflika démissionnaire a pour unique objectif le sauvetage du système répressif et oppresseur par la confiscation de la volonté et la souveraineté populaires. Par conséquent, seul le départ de tout le système, de ses institutions et partis, de tous ses symboles politiques et militaires, de sa clientèle et ses courtisans de l'oligarchie prédatrice et mafieuse qu'il a enfantée, de ses pratiques totalitaires, de ses lois scélérates et donc de sa Constitution obsolète est à même de garantir la liberté d'expression et l'exercice par la majorité du peuple de sa souveraineté pleine et entière. Pour le PT, pour opérer la rupture effective avec le système putréfié et son corollaire le régime présidentialiste, pour défaire la contre-révolution et réaliser les objectifs de la révolution du 22 février, seule une Assemblée nationale constituante et souveraine (A.C.N.S) composée de vrais représentants mandatés par toutes les composantes du peuple algérien, matérialisant son unité, est habilitée car légitime à définir la forme et le contenu des institutions et donc du régime démocratique garantissant toutes les aspirations de l'écrasante majorité, c'est-à-dire la démocratie avec son contenu politique, économique, social et culturel.»
Parti de la liberté et de la justice (PLJ) : «cette désignation ne contribue guère à réduire la tension populaire»
«Le parti rejette la désignation au poste de chef d'Etat d'un des symboles du régime dont le peuple a exigé leur éclipse de la scène politique. Cette désignation ne contribue guère à réduire la tension populaire car elle s'oppose à l'exigence d'un changement radical du régime revendiquée depuis le 22 février par des millions d'Algériens issus de toutes les couches sociales.
En cette heure grave, il appartient au Commandement de l'Armée nationale populaire de respecter ses engagements publics par la mise en application des articles 7 et 8 de la Constitution dans le cadre d'une solution consensuelle avec les forces politiques, sociales et les représentants des masses populaires qui occupent la rue depuis sept semaines. Il s'agit là d'un impératif qui préserve la stabilité et la sécurité du pays et respecte la légitimité populaire.»
Mustapha Hadni, coordinateur du PLD : «une énième provocation»
«La Constitution algérienne n'est pas l'émanation du peuple, elle ne reflète donc pas le véritable visage de l'Algérie et les aspirations populaires. Elle n'est porteuse d'aucune solution. La désignation de Bensalah au poste de Président par intérim est à la fois une énième provocation contre le peuple et l'apparence des signes avant-coureurs du maintien et de la reconduction du système. Décidément, le pouvoir veut imposer sa propre feuille de route, une transition despotique. Tout porte à croire que nous nous acheminons vers le durcissement du ton du pouvoir, voire l'accélération de l'exécution de la machine répressive. Le peuple algérien doit préserver le caractère pacifique et historique de cette mobilisation.»
Mokrane Aït Larbi : «non à la contre-révolution»
«Avec l'arrivée de Bensalah au palais d'El-Mouradia et le maintien de Bedoui au Palais du Gouvernement et de Belaïz à la tête du Conseil constitutionnel, la contre-révolution entame sa phase pratique. L'organisation de l'élection présidentielle sous les directives des experts en fraude et en corruption, et dans un délai de 90 jours, mènera inévitablement au maintien du système pour une génération au moins. Le système résiste par tous les moyens, mais toutes ces tentatives de se maintenir trébucheront sur l'unité du peuple, désireux plus que jamais d'en finir avec le système corrompu. Non à la confiscation de la révolution populaire et à la répétition du scénario de 1962. Non au système corrompu. Le chemin est long et certainement difficile, mais grâce à notre unité et à notre détermination à poursuivre notre lutte et notre révolution pacifique, nous réussirons à vaincre l'autocratie et la corruption. Vive la révolution pacifique. Pour le départ du système par les moyens pacifiques.»
Abdelouahab Fersaoui (RAJ) : «la crise est politique, la solution ne peut être que politique»
«Le pouvoir continue à ignorer et à mépriser le peuple algérien. Abdelkader Bensalah est désigné chef de l'Etat pour une période de 90 jours, cette décision est un indice très fort que le pouvoir n'a pas de volonté politique d'aller vers un changement démocratique revendiqué par le peuple. Par cette mesure, le pouvoir méprise le peuple algérien et insulte son intelligence, il vise à contourner ses revendications légitimes, casser ce mouvement et recycler le système en place par l'organisation d'une élection bâclée avec les mêmes symboles du système qui incarnent l'échec. Chers-es compatriotes, nous avons franchi un grand pas vers le changement mais beaucoup de choses restent à faire, nous ne devons pas céder, les manifestations pacifiques doivent continuer, rendez-vous demain dans la marche de la Confédération des syndicats et sans oublier la grande marche du vendredi 12 avril pour réitérer notre demande du changement du système. La crise est politique, la solution ne peut être que politique en allant vers une période de transition démocratique sans les institutions et les personnes qui ont failli et échoué.»
Saïd Salhi, vice-président de la LADH : «restons pacifiques et poursuivons notre marche»
«Le général-major Gaïd Salah, chef des armées qui a tourné finalement le dos au peuple, assumera seul les conséquences de ce forcing contre la volonté populaire pour le changement du système. L'élection présidentielle dans 90 jours organisée par un système honni par le peuple ne sera qu'un artifice pour sa survie et sa continuité. Restons surtout pacifiques et poursuivons notre marche.»
M. K.


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