Selon le dernier bilan de l'OMS, 653 personnes ont été tuées depuis le début de cette offensive sur Tripoli, dont 41 civils, et 3 547 blessés, parmi lesquels 126 civils. D'après l'ONU, les combats ont aussi fait 91 000 déplacés. L'Algérie, la Tunisie et l'Egypte ont dénoncé jeudi le flux d'armes et de terroristes en Libye, où les violences à Tripoli ont aggravé la crise dans ce pays voisin. Réunis à Tunis, dans le cadre d'une tripartite régulière, les trois chefs de la diplomatie ont dénoncé "les flux continus des armes en Libye de la part des parties régionales et autres, en contradiction flagrante des décisions du Conseil de sécurité. Ces flux des armes ravivent le conflit dans ce pays et renforcent la souffrance du peuple libyen", ont-ils déploré. Les ministres ont exprimé aussi leur profonde préoccupation des flux des terroristes étrangers en Libye. Depuis le lancement début avril d'une offensive de Khalifa Haftar pour s'emparer de Tripoli, plusieurs arrivées d'armes ont été signalées au profit des camps rivaux, dont les forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, en dépit de l'embargo sur les armes décrété par l'ONU. Tout en réitérant leur appel au dialogue politique entre les parties libyennes, les trois pays ont exprimé leur rejet total de toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Libye, "une ingérence qui ne fera qu'aggraver, de pis en pire, la situation dans ce pays". Les trois responsables ont fermement dénoncé ce qu'ils qualifient de flot continu d'armes en Libye émanant de parties régionales et autres, en violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, alimentant ainsi le conflit et les souffrances de la population libyenne, lui demandant (Conseil de sécurité) d'assumer ses responsabilités en matière de violations documentées des embargos sur les armes imposés à la Libye. "Les derniers développements en Libye et les moyens d'arrêter les combats et de reprendre le processus politique entre les différentes parties libyennes sous les auspices des Nations unies étaient le principal souci partagé lors de la réunion", a indiqué la déclaration commune à l'issue de la réunion. Les trois chefs de la diplomatie ont appelé les protagonistes et rivaux libyens à "remédier aux souffrances du peuple libyen, à la prise en compte de l'intérêt national suprême de la Libye", leur demandant de faire preuve de la flexibilité nécessaire et de mettre un terme à l'escalade, et au retour au processus politique dans le cadre d'un dialogue approfondi et global "Libyens-Libyens". Les ministres tunisien, algérien et égyptien ont par ailleurs souligné qu'il n'existait aucune solution militaire à la crise libyenne. "Il s'avère assez primordial que vital de préserver la piste politique et de la soutenir comme étant le seul moyen de résoudre la crise libyenne sous les auspices de l'ONU et à travers sa mission en Libye, conformément aux dispositions de l'accord politique et à la mise en œuvre de tous les éléments du plan des Nations unies adopté par le Conseil de sécurité en date du 10 octobre 2017."