Les travailleurs de l'Entreprise de transport urbain de Bouira (ETUB), ont massivement suivi, hier, le mot d'ordre national appelant à une grève générale de deux jours. Ces chauffeurs de bus se disent désespérés de voir leurs conditions socioprofessionnelles se dégrader. Afin d'alerter les autorités publiques, notamment le ministère des Transports, ils ont organisé dans la matinée d'hier, une journée de protestation au du siège de leur direction, sis quartier des 140-Logements. Selon les protestataires, leurs conditions de travail ne cessent d'empirer et ce, en l'absence d'un directeur ayant les coudées franches. "Cela fait plus de neuf mois que notre entreprise est gérée par intérim. Notre directeur ne peut rien faire, selon lui. Entretemps, notre pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder, nos primes n'ont pas été augmentées, voire non versées pour certains employés. Halte à l'esclavagisme !", dénoncent-ils. Pis encore, d'après certains grévistes, bon nombre d'entre eux n'ont pas vu leur contrat renouvelé ou bien ils n'ont pas été titularisés. "Depuis neuf mois, nous sommes dans l'expectative. On nous a demandé de faire des efforts dans le but de maintenir l'entreprise à flot, chose que nous avons faite sans sourciller. Cependant, dans une entreprise digne de ce nom, les employés ont, certes, des devoirs, mais également des droits. Nos droits ont été bafoués. Nous sommes marginalisés et considérés comme des esclaves", tonnera un receveur de bus. Parmi leurs revendications, on citera pêle-mêle une revalorisation salariale conséquente, le versement de diverses primes et, aussi, la possibilité de créer un syndicat. Pour sa part, le directeur des transports de la wilaya (DTW)i, a estimé que ces revendications relèvent des prérogatives du ministère de tutelle et précisera également que les salaires sont fixés par une grille appliquée à travers toutes les entreprises de transports urbains des 48 willayas du pays. En outre, le directeur de l'ETUB a expliqué que la question de la revalorisation des salaires dépasse ses prérogatives et dépend uniquement du conseil d'administration qui gère les entreprises du transport relevant du secteur public. À noter que cette grève des chauffeurs de l'ETUB a fortement pénalisé les usagers du transport en commun des lignes urbaines desservant les différents et principaux quartiers du chef-lieu de wilaya. Par ailleurs, la section syndicale de l'ETUB, qui donne un délai d'une semaine à la tutelle pour satisfaire la revendication des travailleurs, menace de recourir à une nouvelle action de protestation. RAMDANE BOURAHLA