Jusqu'ici, aucune disposition réglementaire n'a été prescrite pour obliger les constructeurs locaux à investir à moyen et à long termes sur le véhicule électrique. En face, on continue à ignorer la disposition d'équiper 10% des produits en kits GPL. L'Algérie est loin des standards antipollution en termes de production de voitures vertes alors que le Parlement européen a voté, en avril dernier, une réduction de 37,5% des émissions de CO2 moyennes des voitures entre 2021 et 2030. Jusqu'ici, aucune disposition réglementaire n'a été prescrite pour obliger les constructeurs locaux à investir à moyen et à long termes sur le véhicule électrique. En face, on continue à ignorer la disposition d'équiper 10% des produits en kits GPL, alors que le cahier des charges régissant l'activité de montage automobile oblige les usines d'assemblage à s'y conformer pour développer ce carburant propre. Les choses s'accélèrent en Europe allant jusqu'à contraindre les constructeurs à investir des sommes colossales dans la recherche et le développement, d'une part, et d'exporter les productions prohibées depuis avril dernier vers les marchés émergents et/ou d'opérer des ristournes sur le continent au détriment de la bonne conduite du marché qui risque de crasher. Ainsi, le Parlement européen avait voté cette baisse réglementaire des émissions de CO2 moyennes des voitures et camionnettes vendues neuves au sein de l'Union européenne, dont le taux doit entrer en vigueur en 2030. Les parlementaires se sont entendus sur une baisse de 37,5% des rejets pour les voitures (31% pour les camionnettes) par rapport au taux prévu pour 2021. Mais pas pour les véhicules destinés à l'exportation. Touchée de plein fouet par cette démarche qui immunise le seul continent européen, l'Algérie, à l'instar de beaucoup de pays d'Afrique et d'autres marchés émergents, subit les "technologies" au nom des innovations et des scandales en série du Dieselgate. "Actuellement, seuls les véhicules électriques à batterie ou à pile à combustible ainsi que les plus sobres des hybrides rechargeables affichent des rejets de CO2 inférieurs à 59 g/km. Les modèles 100% thermiques, mais aussi les hybrides légers et hybrides classiques sont au-dessus. Des dérogations pour les petits constructeurs sont toujours prévues", affirment les experts en Europe qui s'inquiètent des démarches coûteuses et des lourds investissements qu'il faudra consentir pour installer les terminaux pour recharger les batteries qui n'assurent pas, par ailleurs, une forte autonomie pour les véhicules. Du reste, concernant l'Union européenne, le Parlement a promis "un mécanisme d'incitation technologiquement neutre en faveur des véhicules à émission nulle et à faibles émissions". Aussi, selon l'Institut Jato-Dynamics, les émissions de CO2 moyennes des voitures neuves dans l'UE en 2018 ont augmenté pour la deuxième année consécutive et atteint 120,5 g/km, à moins de trois ans de la baisse réglementaire à 95 g/km, alors que la norme actuelle de 130 g/km avait été décidée en 2008 pour une entrée en vigueur en 2015. Il y a crainte qu'une "focalisation qui semble toujours exclusive au CO2, d'une importance capitale concernant l'effet de serre, ne favorise pas une diminution aussi drastique des rejets polluants tels que les oxydes d'azote et autres particules fines. Raison pour laquelle l'adoption de cette nouvelle norme devra d'abord être validée pour que celle-ci soit publiée au journal officiel de l'Union européenne". En attendant, l'Algérie subit, comme d'autres pays, une forte pollution automobile sans subir un transfert de technologies et un savoir-faire pour développer des véhicules verts. F. B.