Au moins quatre personnes sont mortes jeudi, lors de violences qui ont eu lieu à Tombouctou (nord-ouest) et à Nioro, dans le centre du pays, ont rapporté les médias maliens et des agences de presse. Deux fillettes sont mortes jeudi dans des violences entre communautés à Tombouctou, selon plusieurs sources. "Deux fillettes qui étaient dans un véhicule ont été tuées par des tirs", a dit une source proche du gouvernorat local sans plus de précision. La Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) a fait état de deux enfants morts-tués par des tirs de l'armée malienne selon elle-, de plusieurs blessés, de commerces et de maisons pillés et saccagés, ainsi que de voitures et de motos incendiées. "Tout a commencé quand des hommes armés ont tenté de franchir un checkpoint érigé par certains jeunes du quartier Abaradjou, mercredi soir. Une altercation s'en est suivie. Deux jeunes sont grièvement blessés et ont été transportés à l'hôpital pour des soins", rapporte pour sa part le média en ligne Sutdio Tamani, expliquant que "tôt ce jeudi matin (avant-hier), les jeunes ont pris d'assaut certains endroits soupçonnés d'être les lieux où sont retranchés les hommes armés. Les jeunes ont ainsi incendié des engins appartenant aux suspects. Une violente bagarre a ensuite éclaté entre les jeunes et ces individus armés". Plus au sud-ouest, à Niono, un commissaire a été tué par "des manifestants qui l'accusaient d'exactions". Une partie de la population, déjà remontée contre lui, n'a pas supporté de le voir revenir après deux semaines d'absence, a déclaré un responsable du commissariat de Niono. "Des manifestants excités ont assiégé le commissariat pour exiger son départ", a rapporté le ministère de la Sécurité civile. "Une horde d'individus armés de projectiles en tous genres ont saccagé le commissariat et agressé le personnel. Les policiers débordés se sont retirés et, dans leur retraite, le commissaire divisionnaire Issiaka Tounkara, blessé à la tête, a été rattrapé et assassiné par les manifestants", selon le communiqué du ministère. "Le bilan est d'un mort (le commissaire) et 22 blessés, dont un gendarme, et quatre cas graves parmi les policiers. Côté manifestants, un mort et quelques blessés sont à déplorer", selon la même source. "Le commissaire est un ami des bandits. Depuis sa nomination, les vols de motos, les braquages et pillages des boutiques se multiplient", a accusé un manifestant, Issiaka Sanogo.