Près de 70 victimes de l'affaire de détournement de fonds ayant ciblé le Crédit populaire d'Algérie (CPA) de Bouira ont protesté, hier, afin de réclamer la restitution de leur argent. Ces victimes, dont des entrepreneurs et autres notables de la région, ont organisé un sit-in devant le siège dudit établissement bancaire pour exiger l'accélération des procédures judiciaires et la restitution de leur dû estimé à plus de 30 milliards de centimes et plus de 100 000 euros. Munis de pancartes portant des slogans tels que "Rendez-nous notre argent" ou encore "La justice doit nous indemniser", les protestataires affirment que depuis l'éclatement du scandale en janvier dernier, aucune nouvelle ni information ne leur a été donnée au sujet de leur argent. "Nous sommes sur la paille ! Les économies de toute une vie nous ont été subtilisées", s'est plaint l'une des victimes qui, à l'occasion, ont annoncé leur intention de s'organiser en association. "Nous comptons nous organiser en association et porter une plainte collective contre les personnes qui nous ont ruinés", ont-ils fait savoir. C'est au mois de janvier dernier que l'affaire du CPA de Bouira avait éclaté suite à la découverte de plusieurs anomalies dans différents comptes bancaires. Les services de sécurité avaient immédiatement engagé une enquête qui s'est soldée par l'arrestation de 12 personnes suspectées d'être impliquées dans cette affaire. Au sujet du mode opératoire utilisé, les services enquêteurs avaient conclu qu'il consistait en "des jeux d'écriture", qui ont permis le transfert de sommes d'argent de certains comptes bancaires des victimes. RAMDANE BOURAHLA