Le tribunal de première instance près la cour de Béjaïa a relaxé, hier après-midi, le jeune manifestant Djilali Aounit qui avait manifesté avec son baudet lors de la 31e marche populaire organisée le 20 septembre dernier dans la ville des Hammadites. Poursuivi pour "outrage et injure envers un corps constitué", conformément aux articles 144 et 146 du code pénal, le mis en cause sera finalement innocenté par la justice, à l'issue d'un procès public qui aura duré près de deux heures. Pas moins d'une trentaine d'avocats du barreau de Béjaïa, qui se sont constitués bénévolement, ont plaidé en faveur de la relaxe du jeune manifestant, dans une salle d'audience archicomble. Lors de leurs plaidoiries, les robes noires ont mis en avant le caractère pacifique des manifestations du hirak, le droit de manifester qui fait partie des libertés individuelles et collectives. Ainsi, ils ont réussi à battre en brèche l'accusation et à obtenir la relaxe de leur mandant. "L'autorité judiciaire ne doit en aucun cas être instrumentalisée par le pouvoir exécutif, encore moins recourir à des procès politiques. Le magistrat, qui rend ses décisions au nom du peuple, n'est pas sans savoir que ce dernier demande, à travers sa révolution pacifique, l'indépendance de la justice, l'équité et le respect des libertés démocratiques", a soutenu, en substance, Me Djamel Benyoub, l'un des avocats de la défense. Pour sa part, le procureur de la République a requis une peine de 200 000 DA d'amende, avant que le président du tribunal ne rende son verdict. Il est à noter que le palais de justice de Béjaïa a été assiégé, dès la matinée d'hier, par plusieurs dizaines de militants et citoyens qui ont organisé un rassemblement en solidarité avec leur camarade Djilali. Les manifestants qui scandaient, durant toute la journée d'hier, des slogans hostiles au pouvoir et à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, se sont finalement dispersés dans le calme, en apprenant la décision de relaxe prononcée par la justice en faveur du jeune manifestant de Timezrit.
