La plupart des communes de la wilaya étaient représentées dans cette marche qui s'est ébranlée à 11h de l'entrée du campus Hasnaoua de l'université de Tizi Ouzou pour se rendre à la place de L'Olivier via le centre-ville. Les travailleurs communaux, qui ont réinvesti la rue à Tizi Ouzou depuis la rentrée sociale, à raison d'une marche tous les quinze jours, sont sortis hier, plus nombreux que d'habitude, pour exprimer leur rejet catégorique de l'élection du 12 décembre prochain et réclamer, à l'instar de tout le peuple, un changement radical du système. La manœuvre orchestrée cette semaine par le pouvoir, qui a fait fuiter une liste annonçant l'installation des commissions locales des élections dans 22 communes de la wilaya, provoquant ainsi une grosse vague de colère au sein de la population en général et chez les travailleurs communaux en particulier, a été sans doute pour quelque chose dans l'importante mobilisation d'hier. En effet, le nombre des participants à cette énième marche des communaux a quasiment triplé, sinon quadruplé, comparativement aux marches précédentes. Près de la totalité des communes de la wilaya était représentée dans cette marche, qui a démarré à 11h de l'entrée du campus Hasnaoua de l'université de Tizi Ouzou pour se rendre à la place de L'Olivier, via le centre-ville. À l'instar de toutes les marches de ces derniers mois, c'est aux cris de "Ulac l'vot ulac", "Makache intikhabate yal îssabate" que les manifestants, drapés dans le drapeau national pour certains et dans l'emblème amazigh pour d'autres, ont arpenté toute la montée du stade du 1er-Novembre. Durant leur parcours, ces manifestants, qui ont répondu à l'appel du syndicat Snapap, reprenaient au fur et à mesure de leur avancement la plupart des slogans en vogue. "Âamrou el-istimirat fel Îmarate", "Dirou intikhabate fel Îmarate", "Les communaux ma yvotiwche", "La hiwar la chiwar, errahil obligatoire", "Libérez l'Algérie", "Chaâb yourid I'istiqlal", scandaient-ils sans répit. Sur plusieurs pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire : "Non à l'élection de la honte avec l'îssaba". Certainement excédés par les manœuvres contre-révolutionnaires auxquelles s'adonnent, sans surprise, les deux partis qui incarnent le pouvoir d'el-îssaba, à savoir le FLN et le RND, les travailleurs communaux scandaient également, par intermittence, les fameux "FLN, RND dégagez", "FLN, RND à la poubelle". En scandant "Libérez les détenus", "Telgou wledna ya l'khaouana", les communaux ont tenu également à joindre leurs voix à celles, déjà nombreuses, qui réclament la libération de tous les détenus d'opinion et de ceux pour port du drapeau amazigh. À noter que la marche d'hier s'est déroulée sur fond d'une grève qui paralyse comme chaque mercredi les collectivités locales de toute la wilaya de Tizi Ouzou.