La France, l'Allemagne, l'Italie et Malte vont tenter demain de rallier leurs partenaires européens à un mécanisme temporaire de répartition des migrants sauvés en mer, une entreprise qui s'annonce ardue dans une Union européenne très divisée sur la question. Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme ont appelé cette semaine les gouvernements de l'Union européenne à "apporter des améliorations" puis à "adhérer" à cette déclaration de Malte, qualifiée "d'avancée positive" vers un partage plus large des responsabilités. Le mécanisme temporaire -six mois, pouvant être prolongés- sur lequel se sont entendus Paris, Berlin, Rome et La Valette le 23 septembre et qui sera débattu demain par les ministres de l'Intérieur de l'UE à Luxembourg, porte sur les sauvetages en Méditerranée centrale, qui concernent Malte et l'Italie. Or d'autres pays en première ligne réclament aussi davantage de solidarité. Depuis le début de l'année, la Grèce a enregistré près de 40 000 arrivées de migrants sur ses côtes, l'Espagne quelque 18 700, l'Italie et Malte en cumulent 10 700. "Ce qui est proposé pour les opérations de sauvetage en mer devrait concerner les trois routes migratoires", estime une source diplomatique européenne, citée par des médias. La Grèce, confrontée à sa plus grande vague migratoire depuis 2016, va d'ailleurs présenter demain aux ministres de l'UE, conjointement avec Chypre et la Bulgarie, une initiative tripartite réclamant "le partage du fardeau, à travers des relocalisations des migrants vers d'autres pays de l'UE". "L'accord transitoire trouvé à Malte doit être un pas vers une solution de plus grande envergure", fait valoir un responsable européen. "Mais nous savons à quel point il est difficile d'avoir un quelconque accord entre les Etats membres sur ces questions", reconnaît-il, en référence au projet de réforme européenne de l'asile actuellement dans l'impasse. R. I./ Agences