La crise libyenne et les relations entre l'Union européenne et l'Afrique seront au cœur d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres à Bruxelles aujourd'hui, a affirmé la diplomatie française dans un communiqué samedi soir. "Relations entre l'Union européenne et l'Afrique : la France plaidera en faveur d'un rehaussement du niveau d'ambition de l'Union européenne dans ses relations avec l'Afrique dans la perspective du prochain Sommet entre l'UE et l'Union africaine en 2020", lit-on dans le communiqué. Cette réunion intervient dans un contexte marqué en Libye par la conclusion la semaine dernière d'un accord maritime entre la Turquie et le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Tripoli, internationalement reconnu. Cet accord, qualifié d'absurde par certains, a mis en alerte les pays européens, mais aussi les Etats-Unis, l'Egypte, la Grande-Bretagne, qui l'ont dénoncé à l'unanimité. La Grèce a expulsé l'ambassadrice libyenne à Athènes, après le refus du GNA de s'expliquer sur les termes de cet accord avec Ankara, qui restent confidentiels. Ainsi, la réunion d'aujourd'hui à Bruxelles intervient au moment où l'Allemagne tente de ratisser large pour la réussite de la Conférence de Berlin sur la Libye dont la date n'a toujours pas été fixée. Berlin veut convaincre les membres de la communauté internationale à adopter une position commune sur la crise libyenne et de mettre fin à l'ingérence étrangère dans ce pays. La Conférence de Berlin, au vu du développement actuel de la situation, risque de ne jamais avoir lieu, surtout dans le cas de la poursuite des violences armées à Tripoli. Par ailleurs, pour faire face à l'offensive russe en Afrique, à l'influence grandissante de la Chine, ainsi qu'à la volonté expansionniste de son allié américain, l'Union européenne compte se pencher lors de cette réunion sur le prochain sommet UE-Union africaine, prévu en 2020, selon toujours le communiqué du ministère français des Affaires étrangères. Il faut dire que l'enlisement de la situation dans le Sahel, où la France est activement engagée à travers l'opération Barkhane, constitue un des points que le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, compte poser sur la table des discussions. Embourbé dans le Sahel, Paris a du mal à convaincre ses partenaires européens à s'engager sur un terrain miné par la violence terroriste et les conflits communautaires. Et ce ne sera pas tâche aisée de le faire lors de cette réunion, malgré le soutien apporté par son ami allemand.