Ce projet inscrit en 2007 a été tout bonnement mis au placard. L'Ansrif (Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires) a semble-t-il mis en "veilleuse" le projet de réalisation de la double voie ferrée électrifiée Thénia –Bordj Bou-Arréridj, du moins, son tronçon qui traverse la wilaya de Bouira sur une distance de plus de 85 km. En effet, ce projet inscrit en 2007, et qui concerne la modernisation de la voie ferrée devant relier Thénia (Boumerdès) à Oued Aïssi (Tizi Ouzou) et celle qui devra rattacher Thénia à Bordj Bou-Arréridj en passant par Bouira, pour un montant de plus de 1,7 milliard d'euros, a été tout bonnement mis au placard. Pourtant, en juillet 2017, cette même agence avait indiqué avoir "trouvé un accord avec l'entreprise chinoise et le point de litige concernant le déplafonnement du projet et actuellement la phase d'études est achevée". Depuis, silence radio. La semaine passée, une source sûre au sein de cette entreprise a indiqué à Liberté que le gouvernement "a gelé ce projet" à cause de "la gourmandise" de l'entreprise chinoise CGECC, afin que cette dernière reprenne les travaux. En effet, à en croire ce responsable auprès de l'Ansrif, la partie chinoise aurait demandé le double du montant convenu pour reprendre les travaux, ce que la partie algérienne a tout bonnement refusé. Autrement dit, l'entreprise réalisatrice est retombée dans le même problème qui s'est posé en 2013. Et pour cause, le nœud gordien, tant le litige est manifeste, concerne l'aspect financier. L'entreprise chinoise CGECC avait exigé de l'Ansrif de réévaluer ou plus exactement de déplafonner le montant alloué à ce projet, car selon les représentants de cette entreprise, le coût initial est "dérisoire" par rapport aux charges actuelles. D'autres raisons pourraient également expliquer le retard enregistré par ce projet tant attendu. Tout le tracé remanié Tout d'abord, il y avait les sempiternelles oppositions des citoyens. En effet, des propriétaires terriens de la région avaient pendant plusieurs années refusé de céder des terres agricoles, ainsi que la démolition des dizaines de demeures, dont des villas, "à moindres frais", est sans équivoque et semble prendre le dessus. Pourtant, en 2017, l'étude initiale du projet, établie en 2009, a été optimisée et révisée, particulièrement dans la wilaya de Bouira. Ainsi, toujours selon le même responsable, le tracé entre Bechloul et Beni Mensour a été carrément changé, en raison de la présence d'habitations, de cultures et de projets d'investissement sur l'ancien tracé. Au chef-lieu de la wilaya de Bouira, le tracé a été modifié selon les extensions du nouveau PDAU de la ville, et dans la commune de Aomar, le tracé a été partiellement rectifié pour éviter les zones de glissement et le champ magnétique du téléport de Lakhdaria. Plus en détail, le communiqué de l'Ansrif daté de juin dernier avait mentionné que la nouvelle étude avait préconisé le déplacement du tracé de manière à préserver les terres agricoles et les infrastructures ainsi que l'environnement. Ainsi, à Lakhdaria, des contraintes ont été rencontrées au PK 145-300 et elles concernaient le viaduc de Aomar, long de 2 km, les zones sujettes à des glissements de terrain comprises entre les PK 123-700 et les PK 124-400, l'usine d'AEP à proximité du PK 127, la pénétrante de Tizi Ouzou, les bâtiments de la gare de Kadiria qui devra servir d'assiette pour recevoir les PCVE3. En dépit de toutes ces modifications et arrangements, le projet de la voie ferrée électrifiée Thénia – Bordj Bou-Arréridj demeure irrémédiablement à l'arrêt.
