Ils sont pas moins de 80 distributeurs de lait en sachet pasteurisé à manifester, depuis plusieurs jours, leur colère et leur désarroi devant le siège de la direction du commerce de la wilaya de Chlef. Ensemble, ils s'élèvent contre la décision que vient de prendre le ministre du Commerce fixant les prix du lait en sachet à 25 DA l'unité. "Cette décision est prise aveuglément et non étudiée par le ministre en question qui a complètement ignoré notre situation et l'état sérieusement délicat dans lequel nous exerçons ce métier. Aussi, il n'a en aucun cas pris en considération l'insuffisante marge bénéficiaire qui nous revient et qui n'est que de 0,90 DA par vente d'un sachet de lait. Alors qu'au même moment, nos dépenses sont de plus en plus en pleine expansion compte tenu des charges financières colossales que nous devons indéniablement assurer (moyens de transport, chauffeurs, employés…) quotidiennement en couvrant de grandes distances entre les laiteries situées notamment à Chlef, à Aïn Defla, à Mostaganem et à Mascara et les différentes destinations pour commercialiser ce produit", expliquent les nombreux protestataires avec grogne et indignation. Toujours selon les témoignages de ces derniers qui exigent une marge bénéficiaire de 5 DA par sachet, ce qui répond d'après eux aux exigences financières dont ils assument la charge. La seule solution est de réexaminer cette décision "qui ne nous arrange aucunement car elle va à l'encontre de chacun de nous. Aussi, elle (ladite décision) risque de nous obliger à changer carrément de métier. Et dans le cas échéant, notre mouvement de protestation qui se poursuivra jusqu'à la satisfaction de l'ensemble de nos revendications, prendra bientôt une autre dimension. Et même le service minimum que certains de nous assurent, disparaîtra définitivement". Soulignons enfin, que depuis l'entrée en vigueur du mouvement de contestation des distributeurs de ce produit, tous les magasins et autres points de vente de lait en sachet à travers toute la wilaya qui n'en reçoivent, du moins pour le moment, qu'une toute petite quantité en comparaison avec le passé, sont pris d'assaut par les consommateurs qui ont également exprimé de leur côté leur grogne quant à cette situation.