Résumé : Linda veut devenir une célébrité, alors qu'elle n'a pas le physique requis. Son frère Toufik se met à la taquiner. Lui a été gâté par la nature. La jeune fille trouve cela injuste. Pourquoi ? Elle hausse les épaules : - Tu dois le savoir, toi, qui collectionnes les conquêtes. L'attirance physique est souvent le premier atout. Toufik se lève et empoigne encore sa sœur : - Aïe, aïe ! Cesse donc de me torturer. - Pas avant que tu n'aies débité tout ce que tu trimballes dans ta cervelle de moineau. Je suis certain que cette conversation n'est pas fortuite. - Hum… Je… Aïe ! Lâche-moi donc si tu veux que je t'explique le fond de ma pensée. - Que vas-tu donc m'expliquer, petite sauterelle ? Hein ? Où veux-tu donc en venir ? Linda se dégage et s'éloigne de quelques pas avant de lancer : - Je suis tout simplement frustrée. Je suis frustrée par mon physique ingrat. Tu le sais bien, toi qui ne cesses de le répéter. Je trouve que c'est injuste qu'on soit frère et sœur et qu'on soit aussi différents (Elle secoue la tête) Vraiment. Il n'y a aucun trait de ressemblance entre nous. Autant tu es beau et attirant, autant je suis laide et repoussante. - Mais non, mais non. Le tableau n'est pas aussi noir, petite sœur. Compatissant, il s'approche d'elle et lui entoure les épaules : - Certes, tu as la peau très brune et les traits un peu grossiers, mais tu es loin d'être aussi moche que tu le penses, Linda. - Hum ! Tu peux toujours chanter tes louanges. Je n'en crois pas un mot. La nature a été injuste avec moi. En tant que femme, c'est moi qui aurais dû hériter des traits fins, de la peau laiteuse et des yeux clairs de maman. Toufik soupire : - Tu sais bien qu'on ne choisit pas son physique, petite sœur. Moi je suis blond comme maman, et toi tu as les traits physiques de notre père. - C'est le contraire qui aurait dû se produire. Je serais une jolie blonde aujourd'hui qui aurait suscité la jalousie et l'envie de toutes les femmes qui me rencontrent. Il sourit : - Tu m'en veux à ce point ? - Mais non, pas à toi. J'en veux plutôt à mon destin. - Voyons, Linda, ne dramatise donc pas les choses. - Je ne dramatise rien. La réalité est là. Elle s'approche du miroir et passe une main sur son visage : - Je suis tellement brune que ma peau vire au violet dès que je m'expose au soleil. Et puis, tu dois déjà avoir eu écho des commérages familiaux à mon sujet. On chuchote souvent derrière mon dos que je suis une négresse qui ressemble comme deux gouttes d'eau à notre père. Toufik ébauche un sourire : - Moi je te trouve plutôt très charmante avec ton teint brun. - Oh ! Arrête, je n'ai pas besoin de ta pitié. - Ce n'est pas de la pitié, Linda. Je te jure que je parle sérieusement. Après tout, tu es bien la fille de ma mère et ma propre sœur. - C'est justement ce qui me frustre le plus. Les filles à l'université ont du mal à croire que tu es mon frère. Flatté, Toufik affiche son orgueil en bombant le torse : - C'est simple, tu n'as qu'à leur dire que je ne suis pas ton frère. Elle passe devant lui et lui jette un coussin à la tête : - Bien sûr, petit coquin. Tu aurais honte d'avoir une sœur aussi mal fourguée...
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