Le prochain gouvernement irakien fixera un calendrier que ce soit pour la sortie des forces étrangères ou la présence de bases militaires dans certaines régions, selon un membre de la commission parlementaire irakienne sécurité et défense. Trois pays de la coalition internationale, conduite par les Etats-Unis dans le cadre de la lutte antiterroriste en Irak, ont soumis cette semaine au Commandement des opérations conjointes une demande de retrait de ce pays, selon un communiqué de la commission parlementaire irakienne de sécurité et de défense. D'après Badr Al-Ziyadi, un membre de cette commission, "trois pays, la France, l'Allemagne et l'Australie, ont soumis une demande au Commandement des opérations conjointes afin de fixer un calendrier pour le retrait de leurs forces d'Irak", soulignant que "toutes les forces de la coalition ont cessé leurs opérations dans un premier temps avant leur retrait". Cité par l'agence de presse officielle irakienne NINA news, M. Al-Ziyadi a révélé par ailleurs que "le prochain gouvernement prendra en charge ce dossier et fixera un calendrier, que ce soit pour la sortie des forces étrangères ou la présence de bases militaires dans certaines régions, en particulier dans la région du Kurdistan", notant qu'"il n'y a pas de mouvement ou de sortie des forces de la coalition pour le moment". S'agissant de la présence des forces turques dans la ville de Mossoul, M. Al-Ziyadi a expliqué que "les forces turques ne font pas partie de la coalition internationale et qu'il n'y a pas d'accord militaire stratégique avec la partie turque, et que la question de leur retrait d'Irak est de la responsabilité du prochain gouvernement". Il a souligné que "le prochain gouvernement est obligé de prendre des mesures pour retirer ces forces qui opèrent au-delà des frontières irakiennes". Le retrait des forces étrangères d'Irak a été évoqué officiellement, pour la première fois, au début de l'année, le 5 janvier dernier, lorsque le Parlement irakien a adopté une résolution demandant au gouvernement de mettre fin à la présence de forces étrangères en Irak et annuler la demande d'assistance présentée par lui à la coalition internationale pour lutter contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech). Cette résolution est intervenue, pour rappel, deux jours seulement après une frappe d'un drone des Etats-Unis contre un convoi près de l'aéroport international de Bagdad, qui a tué Qassem Soleimani, ex-commandant de la force Al-Qods des gardiens de la Révolution islamique d'Iran, et Abu Mahdi Al-Muhandis, chef adjoint des forces paramilitaires irakiennes Hachd al-Chaabi. Moins d'une semaine après, l'Iran a lancé une dizaine de missiles en représailles contre une base américaine causant de nombreux blessés. Des milliers d'Irakiens sont sortis alors dans les rues pour réclamer le départ des troupes américaines, mais exiger également que cesse l'ingérence de l'Iran dans les affaires internes du pays. On estime aujourd'hui à plus de 5000 soldats américains déployés en Irak pour soutenir les forces irakiennes dans leur lutte contre les terroristes de Daech, principalement par la prestation de formations et de conseils aux forces irakiennes.