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La rançon du bonheur
De Oum Tboul à Malloula (Tabarka)
Publié dans Liberté le 28 - 08 - 2005

Ils sont entre 3 000 et 4 000 personnes à passer chaque jour de part et d'autre des postes-frontières et à affronter, le temps d'un contrôle, la vague de chaleur et les lenteurs administratives…
oste-frontière de Oum Tboul, mardi 9 août. Il est 7h30 et déjà une file importante de voitures immatriculées dans plusieurs wilayas du pays et de l'étranger est en attente devant les locaux de police des frontières et des douanes algériennes. Des hommes, de toute évidence des chefs de famille, se pressent autour des pupitres et s'affairent à renseigner les fiches de contrôle, assistés en cela par des policiers en uniforme. L'atmosphère à l'intérieur de la salle spacieuse contraste avec celle ambiante dehors, grâce à la climatisation qui fonctionne non-stop, canicule oblige.
“Les premiers candidats au voyage vers la Tunisie se sont présentés au poste dès 6h, ce matin. C'étaient des gens d'Alger et d'Oran qui avaient passé la nuit à El Kala, à moins de 10 km d'ici. Nous les avons contrôlé rapidement et ils ont pris la route sur Sousse et Tunis. Il fait très chaud par ici, surtout à partir de midi…”, nous explique l'officier en poste, en précisant que “l'opération de contrôle ne prend pas plus de 6 minutes par personne, en général. Elle est facilitée par l'utilisation des ordinateurs, trois postes en tout pour la vérification des fiches et des documents de voyage présentés. Il arrive que le traitement de certains dossiers soit plus long à cause de problèmes liés à la connexion informatique, mais cela est très rare.” L'attente n'est toutefois pas contraignante pour les dizaines de familles, femmes et enfants. Il a été prévu que leur confort, outre l'air conditionné dans la salle des guichets, une petite aire de détente que les policiers et douaniers ont aménagé eux-mêmes avec des rondins de bois et des planches pour cadrer avec la forêt de pins qui couvre la zone à des kilomètres à la ronde et une cafétéria où le passager peut s'approvisionner en rafraîchissements. La Protection civile dispose également d'un espace équipé pour parer, le cas échéant, au moindre incident et intervenir ne serait-ce que pour les premiers soins. Une fois les passeports tamponnés et les formalités de douane accomplies, les voyageurs quittent tour à tour le parking de la zone algérienne, cédant leur place à d'autres. On nous explique que le flux grandissant d'heure en heure avec une pointe remarquable entre midi et quinze heures. Les chiffres enregistrés en cette période seraient de l'ordre de 4 000 à 4 500 touristes par jour, dont un peu plus de la moitié sont des émigrés qui rentrent en France et en Italie via Tunis ou Tabarka, cette ville étant la ville aéroportuaire la plus proche du territoire algérien.
Sur le no man's land, qui sépare la bande frontalière entre Oum Tboul et Malloula, une dizaine de kilomètres environ à travers un épais couvert végétal, les véhicules sont obligés de rouler lentement à cause de l'état de la chaussée. Les travaux sont d'ailleurs en cours sur cette route en prévision de l'ouverture, le 7 novembre prochain, d'un poste-frontière tunisien tout neuf, juste en face du poste algérien de Oum Tboul.
Poussés par la curiosité de savoir comment les choses se passent côté tunisien, nous empruntons ce tronçon sous un soleil déjà haut. Au fur et à mesure que nous éloignons de Oum Tboul et que nous nous enfonçons dans le massif de pins maritimes et de chênes où le cerf de barbarie circule librement, le silence s'installe en maître des lieux. À un détour, quelques trois kilomètres plus loin, nous apercevons deux hommes en uniforme et en armes qui nous faisons signe de nous arrêter. Ce sont des gendarmes tunisiens, les fameux “haras” qui sont chargés de la surveillance de la bande frontalière, dont quelques-uns des Algériens de retour de Tabarka, nous avaient parlés en termes peu élogieux. Arrivé à notre hauteur, le plus jeune des deux nous demande nos passeports qu'il se fait un devoir d'examiner avec insistance, prenant tout son temps ; il faut dire que ce n'est pas le temps qui lui manque sur le no man's land. La lecture de nos documents de voyage terminée, le “haras” nous intime l'ordre d'ouvrir le coffre du véhicule. Nous nous plions à cette exigence, somme toute normale, mais l'homme en uniforme ne prend même pas la peine de regarder à l'intérieur du coffre et demande au chauffeur s'il n'a pas “un petit quelque chose à lui donner, ne serait-ce qu'un paquet de cigarettes”. Cette question posée sur un ton qui tranche avec l'attitude autoritaire, mais néanmoins légaliste des deux gendarmes ne manque pas de nous déconcerter même si nous avions en écho de ces pratiques limite “rackette uses”.
Notre chauffeur explique que nous avons fait le déplacement jusqu'à Malloula dans le cadre d'une mission et que nous ne disposons que du minimum, alors…
La mine dépitée, le “haras” nous invite d'un geste à continuer notre chemin.
Le même manège est subi par la Renault Clio immatriculée à Alger qui nous suivait et que le deuxième gendarme avait obligé à patienter en attendant qu'on nous “traite”.
Nous arrivons à hauteur du poste de Malloula à 8h30 environ. La bâtisse peinte en blanc et bleu est pavoisée de l'emblème national tunisien et d'une multitude de banderoles portant des slogans à la gloire du président Ben Ali et de son action à la tête du pays. Ce qui attire au premier abord le regard, ce sont ces dizaines de femmes et d'hommes, pour la plupart des Algériens qui s'agglutinent autour du guichet unique de la PAF, car à Malloula les entrées et les sorties du territoire tunisien sont contrôlées dans un seul et même local.
“Ce manque d'espace est une contrainte que nous vivons très difficilement, notamment durant la haute saison, en juillet et août. Contrôler jusqu'à 5 000 personnes par jour dans des locaux aussi exigus, même avec des effectifs renforcés peut s'avérer une action des plus laborieuses”, regrette le chef du poste. Optimiste toutefois, ce fonctionnaire nous confirme que les services de police et des douanes auront dès le 7 novembre prochain (date anniversaire de la prise du pouvoir par le président Zine El Abidine Ben Ali), un bâtiment flambant neuf et doté, semble-t-il, de tous les équipements nécessaires à leur activité avec le confort en plus.
La disponibilité d'une dizaine de bancs à l'extérieur des locaux et surtout celle d'un local aménagé en sanitaires atténue quelque peu la souffrance relative des vacanciers. Il fait tellement chaud que beaucoup d'entre ceux- ci se sont débarrassés de leur polo et chemise.
Les femmes sont toutes occupées à rafraîchir au moyen de leur serviette éponge leur progéniture et à les maintenir à l'abri des dards du soleil, maintenant au zénith. Nous apprenons de la bouche même des personnes, qui ont achevé les formalités de contrôle, police et douanes tunisiennes, que cela leur a pris près de deux heures alors que les mêmes services postés à Sakiet Sidi Youcef ou Ghardimaou ne mettent pas plus d'un quart d'heure pour s'en acquitter. Autant ceux qui viennent de Tunisie, que ceux qui s'y rendent ne se plaignent pourtant. Ils ont tous dans les yeux cette lueur qui anime le regard des gens qui ont vu ou qui s'apprêtent à voir de belles choses. La route qui longe la mer depuis El Kala, cette série de plages minuscules et ces criques sauvages que surplombe la forêt, côté algérien et toutes ces infrastructures conçues pour assurer le confort des estivants depuis Malloula et Tabarka, côté tunisien, tout, pratiquement tout vaut le détour…
A. A.


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