Résumé : Fathma est rentrée après que Kamélia l'eut appelée pour la mettre au courant. Elle est heureuse et soulagée que Tewfik ne leur ait rien fait. Kamélia lui apprend aussi qu'Idir était venu. Cela surprend Fathma qui connaît bien les sentiments de la belle-famille. En fait, ces derniers tentent d'expliquer à Idir pourquoi ils n'ont pas renoué avec eux. Ils lui conseillent de se tenir loin de sa famille pour son bien. Contre toute attente, Idir les déçoit en leur disant que sa place est auprès de sa famille. -Ma parole, tu as la mémoire courte, s'écrie Sadjia. Comment peux-tu envisager de partir vivre avec eux ? Si son ex est libéré, par malheur, il te le fera payer. Pour lui, elle est à lui. Il trouvera toujours le moyen de sortir de prison. -Pas cette fois, affirme Idir. Il s'en est pris à plusieurs personnes. Il finira sa vie en prison, y mourra peut-être. Franchement, vous n'avez plus à vous en faire. Il n'est plus un danger. On va enfin connaître la paix. -Ce serait trop beau. Moi, je ne me fais plus aucune illusion quant à votre mariage. Même s'il reste en prison, vous ne serez jamais heureux. Après tout ce que vous avez subi, plus rien ne sera comme avant. Tout vous ramènera à ces jours dramatiques. Je sais que toute vérité n'est pas bonne à entendre. Excuse-nous d'être si durs, mais tu ne nous laisses pas le choix. Idir pousse un soupir exaspéré. Ce ne seront ni les avertissements ni les prières de ces parents qui l'arrêteront. Si Kamélia accepte qu'il revienne parmi eux, il sera le plus heureux des hommes. Il patientera qu'elle se soit remise de ses frayeurs pour aborder le sujet. Une fois qu'il est seul dans sa chambre, il l'appelle mais elle ne décroche pas. Il lui envoie des messages auxquels elle ne répond pas. Il voudrait l'accompagner au commissariat. Il ne peut pas s'y rendre sans aide. Il n'ira pas loin avec son déambulateur. Il doit se faire une raison et attendre d'aller mieux pour être plus présent dans la vie de sa famille. Il ne supporte pas le fait de dépendre des autres. Il ne veut être un poids pour personne. Kamélia a besoin de quelqu'un sur qui compter. Le cœur serré, il doit se résoudre à patienter le temps de bien se remettre. Il appelle Nawel pour prendre de ses nouvelles. -Ça va mieux ? -J'irais mieux lorsque Kamélia se sera calmée, dit-elle. J'espère qu'un jour elle comprendra et qu'elle me pardonnera d'avoir été faible. Je reconnais qu'elle a raison. Il aurait pu me tuer, puis s'en prendre à eux. -Ceci n'est pas arrivé. Arrêtez de penser à un scénario catastrophique alors qu'il est derrière les barreaux. Le cauchemar est fini. Kamélia ne peut pas t'en vouloir indéfiniment. Laissons-lui du temps. Si tu la vois demain, quand tu iras faire ta déposition, je t'en prie appelle-moi pour me donner des nouvelles. -C'est promis. Le lendemain matin, Nawel se rend au commissariat. Elle fait sa déposition et porte plainte. Elle ne rentre pas tout de suite. Elle attend dehors et espère voir Kamélia, mais celle-ci tarde à venir. Au bout de deux heures d'attente, elle finit par l'appeler, mais Kamélia refuse son appel. Elle doit se faire à l'idée qu'elle a tiré un trait sur leur amitié. À quelques kilomètres de là, Kamélia finit de se préparer. Elle a passé une mauvaise nuit. Fathma garde Adem qui avait moins de fièvre depuis la veille. Elle a préparé un bon petit-déjeuner, mais Kamélia n'y touche pas. Elle n'a aucune envie. Le taxi arrive et elle les embrasse. -J'essaie de faire vite, promet-elle avant de partir. Je t'appelle dès que j'ai fini de déposer et de m'assurer que ma plainte a bien été enregistrée. -Tout se passera bien inchallah. -Inchallah yemma. Au commissariat, elle fait sa déposition et porte plainte. Alors qu'elle s'apprête à quitter les lieux, elle croise Dalia. Celle-ci lui sourit et s'arrête à sa hauteur. -Bonjour, lui dit-elle. Je suis heureuse et soulagée que la police soit intervenue à temps. J'avais tremblé à l'idée qu'il puisse vous faire du mal. Il nous a tellement fait souffrir. -Il s'en est aussi pris à vous ? Quand ? Pourquoi ? -J'ai honte de le dire, mais c'est mon mari, lui confie Dalia. C'est un malade. Un obsédé. J'espère qu'il ne sortira plus de prison. Pour le bien de tout le monde. -Je l'espère aussi, murmure Kamélia. J'imagine le cauchemar que vous deviez vivre chaque jour à ses côtés.
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