N'ayant pas pu se rendre à Kherrata pour participer à la marche nationale prévue à l'occasion de la date anniversaire de la manifestation populaire du 16 février 2019, des manifestants ont tenu à battre le pavé à Tizi Ouzou en signe d'adhésion et de soutien à cet événement et, par la même occasion, dénoncer la sanction dont a fait l'objet le procureur adjoint du tribunal de Sidi M'hamed, après avoir rendu justice à des manifestants, et aussi, les intimidations policières à l'encontre des manifestants à Drâa Ben Khedda. La marche a démarré à 11h de l'université Mouloud-Mammeri pour se diriger vers le tribunal du centre-ville de Tizi Ouzou où un imposant rassemblement a été organisé. "Kherrata est le berceau du soulèvement populaire qui a ouvert la voie à la révolution pacifique du 22 février", "Hommage au procureur adjoint du tribunal de Sidi M'hamed pour l'exercice de 24h de justice juste et indépendante. À qui le tour aujourd'hui d'honorer et de rendre justice ?", lit-on sur les deux banderoles déployées en première ligne de cette marche. Tout au long du parcours, ainsi que devant le tribunal, les manifestants scandaient des slogans réaffirmant la détermination du peuple à poursuivre la révolution jusqu'au bout, d'autres dénonçant le régime de Tebboune et d'autres encore dénonçant la justice. "Warahi el-aâdala, warah el-kanoun", (Où est la justice où est la loi), "N'kemlouha ghir bi silmya, nnehiw el-aâskar mel Mouradia", "Madania matchi aâskaria", "Tebboune, matchi char3i", scandaient les marcheurs à tue-tête. Devant le tribunal, un manifestant, mégaphone à la main, s'adresse aux magistrats en les invitant à être tous des Belhadi Ahmed et ainsi, dit-il, "mettre fin à la justice du téléphone". "Le peuple vous ouvre la porte, soyez des dignes fils de cette Algérie, soyez tous des Belhadi", lance-t-il au nez des agents de la BRI en faction à l'entrée du tribunal. Un autre manifestant lui succède et appelle à la cessation des intimidations policières qui ciblent des manifestants à Drâa Ben Khedda dont 23 sont déjà convoqués par la police pour avoir participé à la fermeture du siège de la daïra locale à l'approche de l'élection présidentielle.