Les mots d'ordre "Dawla madania, machi âaskaria" et "Khlitou lebled ya sarrakine" ont été scandés par les marcheurs. Presque semblable à celles des premières semaines du soulèvement populaire pour un changement radical en Algérie, la marche marquant le 52e acte de mobilisation citoyenne à Constantine était grandiose sur tous les plans. Pour ce nouveau rendez-vous de marche, la population cirtéenne a, encore une fois, fait preuve d'une inébranlable conviction et d'une détermination sans faille à satisfaire les revendications initiales du hirak, qui célèbrera, la semaine prochaine, son premier anniversaire. Hier encore, les Constantinois ont investi par milliers les rues de l'antique Cirta. À 14h30, avant le coup d'envoi de la manifestation, la foule, massée devant le palais de la culture Mohamed-Laïd-El-Khalifa, donnait déjà un avant-gout de l'ampleur de ce 52e acte de la mobilisation des Constantinois. Le cortège a rapidement formé une foule compacte qui a vite pris possession des allées Ben Boulaïd. En empruntant l'itinéraire habituel, les manifestants ont scandé les mêmes slogans et chants patriotiques. Les mots d'ordre de "Dawla madania, machi âaskaria" et "Khlitou lebled ya sarrakine" ont été scandés en boucle par les marcheurs qui ont exigé un changement profond du système politique et le départ définitif de toutes les figures du régime qui prennent en otage la vie politique depuis deux décennies. Réactualisant leurs pancartes et slogans en fonction des événements qui marquent la semaine, ils se sont contentés des faits saillants de ces derniers jours telle la mutation à Oued Souf ou plutôt la sanction infligée au procureur adjoint du tribunal de Sidi M'hamed, Me Belhadi, pour avoir plaidé la relaxe des hirakistes. Des mots d'ordre phare du hirak ont également retenti tout au long de l'itinéraire emprunté, à plusieurs reprises, par les marcheurs qui ont scandé "Djazaïr hourra dimocratia", "Le peuple veut l'indépendance" et bien d'autres tels que "Sahafa horra, âadala moustakilla" (Presse libre, justice indépendante). Les marcheurs ont aussi scandé, à tue-tête, des slogans hostiles au nouveau président Abdelmadjid Tebboune, devenu depuis son "élection" la cible de prédilection du hirak constantinois. Par ailleurs, des mots d'ordre à la gloire des détenus d'opinion revendiquant leur libération ont été également scandés par les marcheurs. Vers 16h30, les manifestants se sont dirigés vers la placette Ahmed-Bey (Dounia Taraif) pour assister au débat organisé après chaque marche.