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Le Saphir-bleu subjugue les estivants
Une saison estivale très réussie à Jijel
Publié dans Liberté le 29 - 08 - 2005

Plus de 11 millions d'estivants ont opté pour la ville de Jijel. Tous les touristes se souviendront de cette ville qui a bien assumé sa réputation de “Saphir bleu”.
ace à la concurrence que se livrent depuis trois années les destinations balnéaires de la côte est du pays, “En Nemra”, la tigresse, a sorti ses griffes, toutes ses griffes pour se réapproprier sa part d'un marché prometteur. Cette année, elle s'est avérée plus agressive. Mieux, elle a joué la différence et a, semble-t-il, gagné le pari.
En effet, les touristes qui ont visité Jijel cette année se souviendront de cette saison comme “l'été où l'on n'a pas bronzé idiot”. Cet été, la ville de Jijel a bien assumé sa réputation de Saphir bleu. Les plages de la wilaya n'ont jamais connu et ce, depuis “les années de tourisme de masse”, une telle affluence.
À ce jour, ce sont plus de 11 millions de baigneurs qui ont fréquenté les plages du pays des Koutama. Côté touristes proprement dit, tous les établissements d'accueil ont affiché sur au moins 45 jours un over- booking. Cette affluence a été une aubaine pour les commerçants de la cité. Jamais de mémoire de Jijeli, les affaires n'ont marché comme cette saison. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, même le nombre des noyades a connu son niveau le plus bas.
Une approche socioéconomique du phénomène touristique a été réalisée
Pour plusieurs professionnels du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration de la ville, le must de cette saison est l'aspect culturel et artistique, soit la partie soft de l'offre touristique, qui est venue en complément à l'offre hard.
Pour l'un d'eux, les nouveaux responsables ont continué le travail de leurs prédécesseurs, certes, mais ils ont joué sur cette différence afin de distinguer Jijel des autres destinations pour qui la préparation de la saison estivale, en 2005, est considérée toujours comme une affaire de services techniques et de voirie d'une commune. Pour Da Ahmed, un vétéran de la restauration, “une approche socioéconomique du phénomène touristique local a été réalisée et le résultat est là”.
En effet, cet été la culture est sortie de sa léthargie. Le tout nouveau port de Boudis est devenu un carrefour artistique où, chaque soir, des centaines de familles veillent au rythme de la chanson. Du coup, l'amplitude horaire de la journée est passée, cet été à Jijel, de 12 à 24 heures. On nage le jour et on danse le soir.
Encouragée par la sécurité, la famille jijelienne a investi la rue de jour comme de nuit obligeant les jeunes adolescents de la localité à plus de réserves dans leur comportement.
Entre deux spectacles du rappeur Lotfi Double Canon, une Constantinoise attablée avec ses trois filles, se présentant comme une habituée de Jijel, nous fera part de ses appréciations : “Si on a aimé Jijel pour la propreté de la ville par le passé, cette année on a tout. La plage est propre, le sentiment de sécurité est omniprésent et, le soir venu, on se défoule dans le respect des valeurs de la famille algérienne.” Une jeune jijelienne, venue avec son fiancé, est aux anges. Elle ne va pas quatre chemins en déclarant sous le regard surpris mais approbateur de son compagnon : “On n'a pas l'impression que les vacances sont pour les autres. Le Jijeli en profite en tant que commerçant et en tant que citoyen.
Nous-mêmes, on sort depuis le mois de juillet chaque soir et autant je suis heureuse autant je salue le nouveau wali qui n'a eu d'oreille que pour les Jijelis fiers de leur ville faisant la sourde oreille à ceux qui ne voient la cité qu'à travers le prisme de leurs intérêts.”
Ce tourisme qui ne tue pas la para-hôtellerie
L'exception Jijel, comparée à d'autres destinations balnéaires de l'est du pays, est qu'ici le tourisme ne tue pas la para-hôtellerie officielle. C'est-à-dire les restaurants ouverts toute l'année et qui attendent la saison estivale pour améliorer leur chiffre d'affaires.
En effet, par mauvaise gestion de la chose, l'été, les centres urbains de ces villes se vident des clients au profit des commerces des fameux fronts de mer tenus par des saisonniers.
À Jijel, les restaurants et cafés du centre-ville sont pleins à craquer même au-delà de minuit en ce fin août. Des familles, des couples et des personnes en solo dînent à la chandelle à même le trottoir de plusieurs restaurants.
Omar, dans sa pêcherie et après avoir servi ses derniers clients, vient de prendre sa guitare pour jouer quelques morceaux à ses retardataires. Cela ne peut se passer qu'à Jijel. Ce plein emploi ne se fait pas sur le compte de l'hygiène et de l'environnement. Malgré la forte activité, la ville est propre. Jijel est avant tout une des plus clean du pays.
CÔte ouest : Tout est complet comme l'année passée, la côte ouest de Jijel a réussi le pari de remplir ses camps de toile. Des unités hôtelières légères, certes, mais grandes pourvoyantes de lits. C'est peut-être la raison pour laquelle, la ville de Jijel arrive plus ou moins à gérer le déficit en lits pour pouvoir recevoir tout ce monde et gagner sa qualité de destination balnéaire de premier rang.
En effet, les campings ont cet atout d'offrir une très forte capacité d'accueil qui peut résorber, partiellement, s'ils sont gérés par des professionnels, le déficit en hôtellerie.
À Andereux, la plage de Bordj-Blida est pleine de monde. Mais chacun arrive à trouver une place sur des étendues de sable.
Aux Aftis. Les sites touristiques arrivent difficilement à contenir les marrées humaines venues se ressourcer dans une eau de mer claire. Tout est complet. Le centre de vacances des familles de la Police nationale et le camping familial géré par le groupe Nedjma sont bondés tel un temple par un jour de pèlerinage.
A El Ouana, ex-Cavalo, trouver un lit vide dans les structures d'accueil relève du miracle. Le site est convoité pour ses plages et aussi pour la verdure et la richesse en faune du parc naturel de Taza.
Ziama, qui a souffert durant le début du mois de juillet des travaux d'élargissement de la route, est en train de rattraper le retard. Touristes et chiffres d'affaires cumulés sur les deux mois de l‘été font découvrir que la ville et ses commerçants n'ont pas beaucoup perdu de ces désagréments. Mieux, tout le monde, ici, est conscient que c'est par cette route que le décollage touristique de la région est amorcé.
On a déjà commencé à recevoir des réservations pour la prochaine saison alors que l‘actuelle est toujours en cours. Mourad a déjà reçu une avance pour louer l'année prochaine le petit F2 alors qu'auparavant, il trouvait difficilement acquéreur pour le mois d'août.
Ali, le vendeur de Mahdjab
Galette, mhadjeb, cigarettes, en passant par les lunettes de soleil, les coquillages et les chapeaux de paille, tout est proposé aux estivants par des dizaines d'enfants qui passent leurs vacances à travailler pour aider leurs familles et gagner quelques sous pour affronter les dépenses de la rentrée scolaire. Les plus chanceux des enfants de Jijel savourent leurs moments de repos en famille au bord de la mer ou tout simplement chez eux. Ce n'est pas le cas pour tous les bambins dont l'âge ne dépasse pas les 15 ans. Nous avons suivi Ali, 12 ans, 7e AF, issu de l'un des quartiers les plus défavorisés de Jijel, celui des 40-Hectares. Pour cet enfant, les journées d'été se suivent et se ressemblent. Heureusement qu'il n'est pas contraint de se lever tôt pour rejoindre la plage où il tentera d'écouler sa marchandise, des mhadjeb. Il nous explique : “Il me suffit de prendre le bus qui me dépose au centre-ville puis je me dirige vers la Grande-Plage.”
Le métier d'Ali fait tache d'huile.
Il continue : “La concurrence est rude. Plusieurs enfants de mon quartier essaient d'écouler leur marchandise et c'est à celui qui arrive le premier sur les lieux que sourit la chance. Heureusement que cette année, il y a de la place pour tout le monde. D'ailleurs on vient même des autres villes comme Mila et Constantine vendre ses beignets et mhadjeb.”
Aujourd'hui, jeudi, la plage du Casino, appelée aussi le Koutama, est pleine d'estivants venus de tous bords. Tout l'espace sableux est occupé par des parasols multicolores et des tentes cubiques. C'est un grand jour pour Ali et ses amis du quartier des 40-Hectares.
Ali nous quitte en fonçant directement sur la plage. De son panier plein de mhadjeb, attaché à ses épaules par une ficelle, fuse une odeur de sauce piquante. Criant, “mhadjeb, mhadjeb skhounine”, il se mit à sillonner Koutama avec d'autres bambins vendeurs de mhadjeb, de bouteilles d'eau minérale ou de thé.
M. K.


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