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L'œuvre visionnaire d'un écrivain engagé
"Rachid Mimouni – écriture de la subversion" de Nawel Krim
Publié dans Liberté le 22 - 02 - 2020

Si le temps adoucit la peine, en revanche il n'efface pas le souvenir de l'être cher mais procure Une peine à vivre (éd. Stock 1991). C'est le cas de Rachid Mimouni (1945-1995) pour qui, au-delà de La Malédiction, le temps n'a pas altéré la mémoire de l'écrivain et de l'homme de radio qu'il était. D'où qu'il est douloureux de faire le deuil littéraire du lauréat du Prix spécial Grand Atlas (1995) pour l'ensemble de son œuvre.
Et pour cause, l'aura de l'enfant de Boudouaou a été l'invitée ce mardi 18 février à l'Agora du livre de la librairie Média-Book de l'Enag pour voir si Le printemps n'en sera que plus beau (éd. Sned 1978). Et au lieu de la belle saison qui tarde à s'esquisser dans la maison Algérie, Rachid Mimouni a cueilli le bourgeon de son adepte Nawel Krim, qui a revivifié sa flamme de L'Ecriture de la subversion (éd. Enag 2014). "J'ai réalisé ma thèse de doctorat sur l'œuvre livresque de Mimouni à l'université de Paris XIII et il m'est donc à cœur d'être la coordinatrice de ce présent ouvrage que je dois à l'homme dont l'opportunité de ses écrits sied à l'actualité", a déclaré l'oratrice. Scindé en sept actes retenus lors de la journée d'étude tenue à l'université Alger 2 le 26 avril 2011 en hommage à l'auteur de L'Honneur de la tribu (éd. Stock 1989), il est loisible à nos jeunots de lire Parcours d'un homme engagé de Nawel Krim, Tombéza, l'écriture en déroute ou l'insoutenable désespoir de l'être de Hacène Arab, L'Honneur de la tribu : une écriture de la subversion d'Assia Kacedali, Rachid Mimouni : lecture d'une trilogie (Le Fleuve détourné, Tombéza, L'Honneur de la tribu) de Aziza Lounis, Les Textes de l'urgence dans l'œuvre de Rachid Mimouni : émergence d'une écriture pour une société en crise de Fouzia Bendjelid, Rachid Mimouni et la Réception de ses œuvres de Nawel Krim et Rachid Mimouni dans les discours en circulation via Internet de Youcef Immoune. Que dire d'autre sur Rachid Mimouni ? Si ce n'est l'acte de déceler chez l'auteur le signe avant-coureur de l'avenir. Avait-il ce don "dormant" ou est-ce l'instinct de l'intellectuel qui avait aussi l'augure du devin ? Quoi qu'il en soit, il a l'aspect du visionnaire, puisqu'il a anticipé sur les événements quand l'archaïsme du "qamis" squattait la rue.
Il l'avait prédit dans le brocard contre l'incursion De la barbarie en général et de l'intégrisme en particulier (éd. Le Pré aux Clercs, 1992). C'est ainsi qu'il a éclairé l'opinion sur ce qui allait être l'avenir de ses semblables dans une Algérie enchaînée au "h'zam el ghoula" : La Ceinture de l'ogresse (éd, Stock 1990) et qui a valu à l'enfant de l'ancienne Alma le Prix de la nouvelle de l'Académie française. "Donc, autant avouer que Rachid Mimouni avait la magie des mots qu'il puisait dans l'encrier de son pouvoir d'écrivain pour y graver le péril du chaos et l'impasse de l'ordre établi qu'ont bouchés le tenants du pouvoir depuis l'été de la discorde et jusqu'à nos jours", a dit le modérateur Abdelhakim Meziani : "Ne comptez pas sur moi pour dire que mon pays est le meilleur du monde.
Je veux choquer pour pousser les gens à agir" (voir l'article de Benaouda Lebdaï, publié dans Jeune-Afrique). Et ce qui devait arriver arriva au jour J du "chahut de gamins" du 5 Octobre 1988, où un gars de Tizi Ouzou a brandi les œuvres de Rachid Mimouni aux cris "Qalha Mimouni" (Mimouni l'a prédit), a déclaré l'universitaire Abdelhamid Bourayou. "Bravant l'ordre de pensée qu'ont imposé de véreux rond-de-cuir à la société, l'œuvre engagée de Rachid Mimouni est l'antidote au clientélisme et aux passe-droits", a déclaré le modérateur Abdelhakim Meziani. "L'Algérien d'aujourd'hui n'accorde plus de crédit à ses dirigeants. Il est convaincu qu'aucun d'entre eux n'est en mesure de lui procurer un emploi, un logement, le lait pour son nouveau-né, le médicament pour son père hospitalisé", a déclaré l'auteur de Tombéza (éd. Stock, 1984) au journal Le Monde.
"Rachid Mimouni, que la secte des assassins a contraint à l'exil, avait tant à écrire sur les siens et sur sa société, où il avait à cœur de voir chacun de ses semblables, petits ou grands, au levier de ses responsabilités", a conclu Youcef Immoune.

Louhal Nourreddine


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