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«Rachid Mimouni, écriture de la subversion» de Nawel Krim
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 02 - 2015

Il s'agit d'un homme de lettres prédisposé à l'écriture et qui a admirablement réussi là où d'autres ont échoué, le genre romanesque.
C'était un plaisir de l'entendre parler dans les rencontres-débat avec un public en mal d'écrivains sachant donner le ton nécessaire et la réplique, apportant pleine satisfaction à toute question. L'on l'a vu donner avec courtoisie et dans un langage aussi rigoureux que simple des explications convaincantes à des gens intéressés. Et cet écrivain est d'autant plus intéressant qu'il a reçu plusieurs récompenses : prix de l'Académie française et prix Hassan II des quatre jurys pour l'ensemble de ses œuvres en 1992, pour « La ceinture de l'ogresse », prix de l'amitié franco-arabe et prix de la critique littéraire pour l'Homme de la tribu », prix Albert Camus pour « une peine à vivre et de la barbarie en général et de l'intégrisme en particulier ». Et d'autres reconnaissances louables. N'est-ce pas un très beau palmarès pour un écrivain de la 2e génération, disparu il y a de cela plus de 20 ans. Une diversité de thèmes, à l'image de l'actualité L'écriture chez Rachid Mimouni remonte seulement au début des années quatre-vingt et il est mort près de 15 ans après, mais particularité de Rachid Mimouni est d'avoir écrit des livres trop dérangeants, peut-être autant sinon, moins que Tahar Djaout, pour s'être engagé à fond dans l'actualité politique et au péril de sa vie, mais qu'importe, cela fait partie du génie de l'écrivain qui a imprimé à son écriture un caractère original indiscutable. On se souvient bien qu'au meilleur de sa forme, Rachid Mimouni a été obligé de s'exiler en allant vivre à Tanger. Il avait été condamné à mourir comme son collègue Djaout et bien d'autres comme sa fille qui n'avait que 13 ans. Comme tous les scientifiques, Anouar Benmalek, docteur en mathématiques, Tahar Djaout lui aussi se sont convertis à l'écriture romanesque. Rachid Mimouni est un auteur qui s'est pleinement engagé dans l'actualité politique, à une époque où on prenait de gros risques en publiant ses ouvrages : « Le printemps n'en sera que plus beau, « Une paix à vivre » sont ses premiers romans pleins de descriptions de l'Algérie au lendemain de l'indépendance, en mettant en évidence tous les problèmes qui avaient surgi sans qu'on n'ait pu les anticiper. Mimouni peint tous les acteurs d'un point de vue critique, malgré les interdits et la censure qui frappaient à toute publication allant à contre courant de la politique. Sont venus ensuite « Le fleuve détourné » et « Tambéza » porteurs d'images de changements négatifs des années quatre-vingt. Rachid Mimouni a pris le courage de contourner la censure pour dénoncer les abus qui allaient changer les mentalités au vu de ce qui se passait comme l'enrichissement de privilégiés face à un peuple coupé du monde et obligé de courir pour trouver une boîte de tomate, un morceau de savon, un bidon d'huile. « L'honneur de la tribu », s'est inspiré de la révolte du 5 octobre 1988. Et « La malédiction » comme ce titre l'indique, a vu le jour pendant la décennie des tueries, au cours de laquelle Rachid Mimouni avait été condamné à mourir et qu'il a dû être obligé de s'exiler. Etude critique des œuvres romanesques de Mimouni Tel a été le travail d'analyse dont s'est chargé chaque participant sous la coordination de Nawal Krim, docteur en littérature francophone et comparée à l'université d'Alger. Cet ouvrage est enrichissant à tous égards, mais à condition d'avoir lu chaque production romanesque de Rachid Mimouni. Le point de vue de chaque présentateur oriente les lecteurs en les aidant à découvrir ce qui leur a échappé au cours de leur lecture. Pour Nawel Krim « Une paix à vivre » a été censurée pour s'être concentré sur le coup d'Etat de 1965. « Une paix à vivre » possède un sens direct. On sent que ce sont des jeunes dont je raconte un peu l'histoire qui balade leur mémoire de guerre. Apparaissent déjà certains passages qui exposent les problèmes de la société algérienne et ses contradictions, chose qu'on retrouve dans « Le fleuve détourné » et « Tombéza », propos rapportés entre guillemets dans ce texte de Karim Nawel qui retrace l'itinéraire de l'auteur. Hacène Arab parle de « Tombéza » classé dans la catégorie de romans portés par un sujet individuel comme personnage. Il s'agit de l'expérience d'un être dérangé. L'analyste poursuit en affirmant qu'il s'agit d'un texte énigmatique aux entrées multiples et aux issues incertaines par sa structure éclatée qui échappe à toute cohérence. Etrange texte, dit-il encore, la narration ayant été confiée à une voix qui échappe à toute localisation. Même la presse a été mise à contribution pour une meilleure connaissance des œuvres de Rachid Mimouni. Ainsi pour révolution africaine, « L'honneur de la tribu » se caractérise par : « La droiture intellectuelle, le talent, la vivacité, ces trois qualités qui pourraient résumer ce qui fait la valeur de Rachid Mimouni ». parlant du même livre, El Moudjahid donne cette appréciation d'une densité appréciable : rude, sans violence, finement caricaturale et caustique, profondément enraciné dans un univers aux frontières de la légende et du réel. « L'honneur de la tribu » est un autre volet de la réflexion et du témoignage de Rachid Mimouni. On y retrouvera le souffle de « Le fleuve détourné » et la sobre brutalité de Tombéza». Rachid Mimouni, écriture de la subversion de Nawel Krim, 161 pages, Ed Enag, 2014.

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