"Nous sommes fatigués de ces déplacements, du stress que nous subissons tous les jours. Nous avons droit à un traitement comme tous les malades", ont expliqué les malades du VIH au directeur de la santé de la wilaya d'Oran. Une réunion regroupant des acteurs impliqués dans la prise en charge des séropositifs de l'Ouest devrait se tenir aujourd'hui mardi au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour trouver une solution "définitive" aux pénuries récurrents d'antirétroviraux qui mettent les 5 000 ou 6 000 malades de l'Oranie dans une situation intenable. Reçus hier matin par le directeur de la santé d'Oran, à l'occasion d'un énième sit-in de protestation organisé près du siège régional de la télévision, plus de vingt porteurs du VIH provenant de plusieurs wilayas de l'Ouest ont reçu des assurances sur le dénouement prochain d'un problème auquel ils font face depuis plusieurs mois. "Nous allons débattre demain de la possibilité du transfert à Oran des médicaments qui sont distribués dans les autres wilayas. Nous pourrons alors prendre en charge l'ensemble des malades qui, pour des soucis légitimes d'anonymat, préfèrent venir se soigner ici", a déclaré, en substance, le directeur de la santé, qui a donné rendez-vous jeudi prochain à la présidente de l'association Rêve de vivre positif, Ahlem Azzi, pour rendre compte des résultats de la réunion. Rappelons que, contrairement à d'autres régions du pays, les porteurs du VIH de l'Ouest souffrent des pénuries récurrentes du traitement, ce qui met en danger leur vie. Dans une correspondance adressée aux autorités sanitaires il y a quelques jours, Ahlem Azzi s'est alarmée de la persistance de la rupture des antirétroviraux au centre de prise en charge des porteurs du HIV d'Oran. "Nous sommes conscients en tant que communauté touchée par le VIH que les mesures de gestion des stocks sont contraignantes, mais pour nous l'accès aux médicaments relève de la survie et de l'espoir de vivre", a-t-elle écrit pour souligner le désarroi dans lequel se trouvent des séropositifs. À l'issue de l'entrevue avec le directeur de la santé d'Oran, les malades ont exprimé leur souhait de voir cette crise réglée une fois pour toutes : "Nous sommes fatigués de ces déplacements, du stress que nous subissons tous les jours. Nous avons droit à un traitement comme tous les malades", ont-ils déclaré, en interpellant, une nouvelle fois, les autorités nationales sur leurs droits.