Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed a requis, hier, 5 ans de prison ferme contre Saededdine Youcef Islam et Zohir Houari arrêtés le 27 mai 2019 pour avoir poussé, du haut du camion de la Sûreté nationale, le policier qui aspergeait les manifestants de gaz lacrymogènes. Le verdict dans cette affaire sera rendu dimanche prochain. Le procès a attiré une grande foule tant à l'extérieur du tribunal qu'à l'intérieur de la salle d'audience. Saededdine Youcef Islam et Zohir Houari ont rejoint le box des accusés sous les applaudissements des présents, ce qui a poussé la magistrate à suspendre pendant plus d'une heure l'audience et à ordonner l'évacuation des prisonniers. Un deuxième incident s'est produit lorsque Me Fellah déclare durant sa plaidoirie : "Nous sommes dans un monde et la justice dans un autre monde." La juge demande à la greffière de mentionner ces propos dans le procès-verbal, avant de se retirer sous les cris de "Justice du téléphone" et "Etat civil et non militaire". L'affaire de Saededdine Youcef Islam et Zohir Houari a été requalifiée de criminelle à la correctionnelle après une longue bataille juridique livrée par la défense au niveau de la chambre d'accusation de la Cour d'Alger, apprend-on du Comité national pour la libération des détenus. Par ailleurs, la Franco-Algérienne Yasmine Si Hadj Mohand et Hamadache Hamid, interpellés le vendredi 21 février à la marche d'Alger, ont comparu, hier, devant le même tribunal. Ils sont accusés d'incitation à attroupement non armé. Yasmine Si Hadj Mohand, ingénieure d'Etat en informatique, originaire d'Iferhounène à Tizi Ouzou, réside en France. Les plaidoiries de ses avocats et celles de Hamid Hamadache se sont poursuivies jusqu'à une heure tardive.
