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Economie : les courtes vues du gouvernement
Sa réaction à la chute des prix du pétrole ne convainc pas les experts
Publié dans Liberté le 12 - 03 - 2020

Abdelmadjid Tebboune a exclu de sa boîte à outils l'option de recourir à l'endettement extérieur et de retourner à la planche à billets.
Lors d'une réunion, tenue mardi, "consacrée à l'évaluation de la situation économique, au lendemain de la chute drastique du prix du baril de pétrole sur le marché international", Abdelmadjid Tebboune a exclu de sa boîte à outils l'option de recourir à l'endettement extérieur et de retourner à la planche à billets. Les deux options n'ont pourtant pas été écartées par le précédent gouvernement ; la première étant prise en charge juridiquement par la loi de finances 2020, tandis que la seconde était tributaire de la hausse des besoins en dinars. La chute des cours du brut sur les marchés internationaux remet en cause les choix budgétaires inclus dans la loi de finances 2020, laquelle repose sur un prix de référence de 50 dollars le baril, un prix de marché de 60 dollars, des recettes budgétaires de 6 200,3 milliards de dinars, dont 2 200,3 milliards de dinars de revenus de la fiscalité pétrolière. La loi budgétaire de l'actuel exercice prévoit aussi un déficit budgétaire de 7,2% du PIB et un déficit du Trésor à 11,4% du PIB.
Laquelle codification est désormais totalement remise en cause par la chute des prix du pétrole ; lesquels se situaient, hier, vers 18h30, heure algérienne, à 36,20 dollars le baril pour le Brent et 33,52 dollars/baril pour la référence américaine WTI. Les deux références ont chuté de plus de 20% depuis dimanche après l'échec des réunions de l'Opep et de l'Opep+, tenues jeudi et vendredi derniers, et la décision de l'Arabie saoudite de réduire les prix de son brut acheminé à destination des marchés asiatique, européen et américain. Le monde s'est réveillé, dimanche, sur un krach boursier de grande ampleur, provoqué par la propagation du coronavirus et ses conséquences sur l'économie mondiale, mais aggravé par l'échec des réunions de l'Opep et ses partenaires qui a mis à genoux les économies les plus puissantes du globe. Pour l'Algérie, il a fallu attendre mardi pour que le gouvernement s'en rende compte ; la crise est planétaire et l'Algérie ne sera aucunement à l'abri. L'Algérie découvre, à nouveau, sa faible résilience face aux chocs externes. Comme en 2008 et en 2014, le marché pétrolier tousse et le pays tremble sous l'effet de la chute des cours.
L'inévitable retour à la planche à billets
"La situation est catastrophique pour le monde. L'Arabie saoudite va inonder le marché avec une offre quotidienne de près de 13 millions de barils par jour dès avril. Il y a un risque que les prix chutent à 20 dollars le baril à très court terme, alors qu'en Europe, la crise économique pourrait conduire à une récession très grave", estime Omar Berkouk, analyste financier, contacté par Liberté. Pour lui, le gouvernement est "en situation de panique", autrement, "il ne mesure point la gravité de la situation". Car, même si le retour à la planche à billets "est inévitable", cette option ne règle pas tous les problèmes, souligne Omar Berkouk. Pour lui, "la planche à billets peut donner du répit au gouvernement, lui permettant de disposer d'un argent frais pour payer les salaires des fonctionnaires, mais le plus dangereux pour le pays est de voir le déficit de sa balance des paiements se creuser davantage".
En termes simples, avec la chute des cours du brut, les recettes en devises se rétréciront comme une peau de chagrin, faisant grimper le déficit de la balance des paiements, lequel a un effet corrosif sur les réserves de changes. "Le risque est que le déficit de la balance des paiements ne conduise à une érosion plus accélérée des réserves de changes, alors que le gouvernement peine à réduire le niveau de dépenses", explique Omar Berkouk, soulignant, sur sa lancée, que "la marge de manœuvre du gouvernement est trop réduite". Il y a, selon l'analyste financier, la nécessité d'efforts d'ajustement soutenus, essentiellement budgétaire, à travers la réduction des importations, la diversification de l'offre domestique et la redynamisation de la croissance. Or, même si ces efforts venaient à être consentis, "les résultats ne sont possibles que dans 18 à 36 mois, alors que dans ces délais, le pays aurait probablement consommé l'ensemble de son stock en devises, si la crise venait à perdurer". Contrairement donc à ce que le gouvernement tente de faire comprendre, il y a péril en la demeure et l'option de la planche à billets est "inévitable", voire "insuffisante", alors que celle de l'endettement extérieur serait "inenvisageable" dans la situation actuelle de l'économie mondiale, étant donné que les prêteurs potentiels privilégieraient des plans de soutien à leurs économies en difficulté, plutôt que d'investir dans des créances en faveur de tel ou tel pays.
Dilemme cornélien
Même son de cloche chez les autres experts à l'instar de Mohand Touazi, économiste et membre du Care, qui s'attend à ce que cette chute des cours de l'or noir, passant de 65 dollars à 35 dollars le baril, réduise les exportations de l'Algérie à moins de 25 milliards de dollars, ce qui provoquera un déficit commercial inattendu de quelque 8 milliards de dollars à 12 milliards de dollars supplémentaires, à l'heure où la réduction des importations est plus lente et surtout presque incompressible. "La balance des paiements se trouvera grevée de ce surplus de déficit, d'où une fonte plus rapide de nos réserves de changes ; celles-ci ne tiendront plus que 2 années au lieu de 3", souligne Mohand Touazi. Quant au déficit budgétaire, explique l'économiste, le gouvernement fait face à un dilemme cornélien : il serait amené, soit à compenser la baisse attendue de la fiscalité pétrolière par la fiscalité ordinaire, "ce qui sera impossible au regard de la crise économique", soit à "laisser filer ce déficit et le financer par la planche à billets". "Les deux autres moyens de financement : l'emprunt interne ou externe ne sont pas opérants pour le moment", estime Mohand Touazi, contacté par Liberté.
Dans les décisions prises, mardi, par le gouvernement, l'économiste dit n'apercevoir "aucune mesure à même d'atténuer l'impact de la baisse du prix du pétrole sur les équilibres financiers". Il est même très difficile, selon lui, de prendre des mesures de court terme qui auraient un effet immédiat sur l'économie. "Le plus grand danger est dans le fait qu'il n'y a pas l'esquisse d'une réforme économique structurelle en vue", alerte l'économiste. "Bien entendu, tant que le préalable politique n'est pas satisfait (stabilité politique), il est difficilement envisageable de se lancer dans des réformes économiques profondes qui exigent la participation de tous", souligne Mohand Touazi.
Cette chute des cours du brut met ainsi le gouvernement, en mal de légitimité et de solutions, en situation d'échec et mat. En moins de six ans, l'Algérie affronte un second choc externe de grande ampleur, alors que, contrairement à 2014, où les réserves de changes culminaient à près de 194 milliards de dollars et le stock du Fonds de régulation à plus de 5 000 milliards de dinars, ses positions financières internes et externes se sont beaucoup détériorées. La situation s'annonce plus grave qu'en 2014 tant il est vrai que la résilience de l'économie s'est beaucoup affaiblie ; le pays ne disposant plus de parechoc financier en interne, alors que le stock en devises s'est contracté à 60 milliards de dollars.

Ali Titouche


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