Les criquets pèlerins ont afflué par centaines de millions au Kenya depuis la Somalie et l'Ethiopie et menacent toute une région déjà vulnérable, alerte la chaîne de télévision américaine National Geographic. Avec sept pays de l'Est africain actuellement touchés, l'envergure de cette invasion acridienne est sans précédent, ajoute la même source. Selon les experts, les principaux coupables de cette invasion seraient une longue période aux conditions météorologiques exceptionnellement humides ainsi que divers cyclones qui se sont abattus sur l'Afrique de l'Est ces 18 derniers mois. Cette activité cyclonique plutôt rare dans la région s'explique quant à elle par le dipôle de l'océan Indien, un gradient de température océanique particulièrement prononcé ces derniers temps, également associé aux feux de brousse dévastateurs qui ont ravagé l'est de l'Australie. Certains experts affirment que cette situation serait annonciatrice d'autres événements du genre, à l'heure où l'augmentation des températures océaniques de surface alimente les tempêtes, et le changement climatique fait pencher la balance en faveur d'une dynamique de circulation des océans semblable à celle qui a préparé le terrain pour les catastrophes transocéaniques de cette année. "Si la fréquence des cyclones continue d'augmenter, je pense que nous pouvons raisonnablement anticiper une multiplication des événements de recrudescence et d'invasions acridiennes dans la Corne de l'Afrique", a déclaré Keith Cressman, responsable de la surveillance acridienne au sein de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En janvier, la FAO faisait appel à la communauté internationale pour rassembler 76 millions de dollars dans le but de financer des opérations de lutte contre les insectes et de protéger les agriculteurs et éleveurs issus de cinq pays touchés par l'infestation. R. I./Agences