Les noms des deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont revenus, encore une fois, dans les dossiers transmis par la Cour d'Alger à la Cour suprême. Avec pratiquement les mêmes chefs d'accusation que les autres affaires dans lesquelles ils sont cités. La Cour suprême s'apprête à instruire de nouveaux dossiers de corruption compromettant les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que les ex-membres du gouvernement Salim Sadi et Rachid Benaïssa. Selon un communiqué du procureur général de la Cour suprême rendu public, jeudi, le premier dossier transmis par la Cour d'Alger porte sur le dossier de l'homme d'affaires, Laïd Mohamed Amor Benamor, dans lequel sont impliqués Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal et l'ex-ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid Benaïssa pour "abus de fonction, gaspillage de fonds publics, conflits d'intérêts et octroi d'indus privilèges". L'homme d'affaires et industriel Laïd Mohamed Amor Benamor, P-DG du groupe éponyme, ainsi que ses deux frères et des cadres, notamment du secteur des banques, ont été auditionnés le 12 février par le juge d'instruction de la cinquième chambre du tribunal de Sidi M'hamed autour des données fournies par la brigade de gendarmerie quant à la dilapidation de deniers publics. Le lendemain, Laïd Benamor et son frère El-Hadi ont été placés en détention provisoire à la prison d'El-Harrach. C'est à la suite de l'ouverture de cette instruction que les dossiers de Sellal et d'Ouyahia ont été transmis la Cour suprême dans le cadre de la procédure de privilège de juridiction. Mokhtar Reguieg, ex-chef du protocole de l'ex-président de la République Bouteflika, placé sous mandat de dépôt le 24 février, est également cité dans l'affaire concernant Laïd Benamor. Sellal et Ouyahia seraient, en outre, selon le même communiqué, inculpés dans le cadre de l'Agence nationale des barrages aux côtés de l'ancien ministre des Ressources en eau Salim Sadi et des ex-walis de Béjaïa, de Mostaganem et de Tizi Ouzou. À préciser que le nom d'Abdelmalek Sellal revient dans cette affaire en sa qualité d'ancien ministre des Ressources en eau. La liste des charges retenues contre eux est longue et comprend "l'octroi intentionnel de privilèges injustifiés lors de la conclusion d'accords et d'annexes d'accords contraires aux dispositions législatives et réglementation en cours", "demande et acceptation d'avantages indus", et "perception de frais et d'avantages à l'occasion de la préparation ou de la conduite de négociations en vue de conclure des accords". Ils sont poursuivis aussi pour "gaspillage des fonds publics et utilisation illégale des biens et des fonds publics", ainsi que l'"octroi d'exonérations et des réductions d'impôts et de taxes non permises par la loi". Le dernier dossier émanant de la Cour de Tipasa concerne le complexe de jeux et de divertissement de cette wilaya et les conditions d'exploitation de la plage Koalai dans lequel seraient inculpés l'ancien wali de Tipasa et de nombreux cadres pour "accord de privilèges injustifiés à d'autres dans le domaine des marchés publics, abus de fonction et gaspillage des fonds publics".