Alors que la wilaya de Tizi Ouzou venait, selon la radio locale, d'enregistrer, la veille, son 7e cas de contamination confirmée au coronavirus, la population, qui vit dans l'inquiétude depuis le début de la semaine dernière, s'applique de plus en plus au confinement. En effet, tout comme la quasi-totalité des chefs-lieux de daïra et de commune, la ville chef-lieu de wilaya était, hier encore, une ville fantôme. À l'exception de quelques magasins d'alimentation qui ont ouvert leurs portes afin de permettre aux habitants de continuer à s'approvisionner, tous les autres commerces sont restés rideau baissé. Dans la rue, la circulation automobile et la circulation piétonne étaient quasiment à l'arrêt. Presque toute la population s'est résignée à se confiner à la maison, mais de rares récalcitrants continuaient, toutefois, à déambuler dans les rues comme si de rien n'était, faisant fi des appels à ne pas sortir et de la dangerosité de la situation sanitaire marquée par la multiplication des cas de contamination au niveau national. Devant une supérette jouxtant l'agence postale du centre-ville, une vingtaine de personnes formaient une file devant l'entrée. Un agent tentait de faire respecter la distance entre eux en attendant leur tour pour accéder aux étals, sans succès, a-t-on constaté sur place. Pis encore, la veille, sur le boulevard Krim-Belkacem, une foule compacte de personnes collées les unes aux autres s'est formée devant une supérette qui venait de s'approvisionner en lait en sachet. Hier encore, un véhicule de l'APC de Tizi Ouzou, équipé d'un mégaphone, sillonnait la ville et appelait, à forts décibels, les quelques citoyens encore dans les rues à regagner leur domicile aussitôt leurs achats accomplis. Au CHU Nedir-Mohamed, de nouvelles instructions ont été émises dans l'après-midi. Dans la première, la direction de cet établissement hospitalier annonçait que les visites aux patients ne seront désormais tolérées que deux fois par semaine, à savoir mardi et vendredi, à raison d'un seul visiteur par patient à la fois. Dans la seconde instruction, la même direction a demandé au personnel paramédical d'instaurer désormais un système de travail de 24 heures, à l'effet d'assurer la continuité du service public durant cette période de pandémie de coronavirus.
