Les violences armées se sont poursuivies aujourd'hui pour le dixième jour consécutif, dans et autour de la capitale libyenne Tripoli, malgré les multiples appels à un arrêt des hostilités, pour empêcher le coronavirus de se propager. Ce vendredi matin, les troupes du général Khalifa Haftar ont mené des raids aériens sur plusieurs quartiers résidentiels à Tripoli, mais aucun bilan n'était encore disponible sur d'éventuelles victimes. Les raids aériens de l'armée nationale libyenne (ANL, Haftar) ont fait une dizaine de morts, parmi les civils, au courant de la semaine dernière à Tripoli, décimant des familles entières, sans les dégâts occasionnés sur les biens publics et particuliers. Les combats risquent de monter en puissance dans les jours à venir, a alerté Ahmed Bakkouche, ancien conseiller du président du Conseil d'Etat, Abderhmane Souihli, proche du GNA. Selon lui, l'intervention de la Turquie aux côté du GNA a rendu les opérations aériennes de Haftar inefficaces, ce qui l'oblige à tenter d'avancer sur Tripoli par des moyens terrestres. Mais pour le moment, des combats meurtriers ont eu lieu durant toute la journée du vendredi au niveau de la bande côtière, près de la ville de Misrata, à 200 à l'est de la capitale, selon des sources locales. Les troupes de Khalifa Haftar cherchent à prendre le contrôle des villes de l'ouest libye, frontalier avec la Tunisie et l'Algérie, en essayant d'enrôler des milices locales, déjà acquises au GNA, ou observant le principe de neutralité avec les deux camps. Sur le plan médiatique, la guerre de communication fait aussi rage entre le GNA et les autorités de l'est libyen, chaque partie affirmant avoir pris ou repris le contrôle de certaines localités dans le sud et l'est de Tripoli. Sur le terrain diplomatique, le Conseil de sécurité de l'Onu a appelé une nouvelle fois jeudi soir au respect de la trêve sanitaire en Libye, où un cas du COVID-19 a été enregistré en milieu de semaine et il s'agit d'un ressortissant libyen récemment rentré d'Arabie Saoudite, selon le GNA. Plusieurs appels à une trêve humanitaire avaient été lancés, ces derniers jours, mais n'ont pas trouvé d'écho chez les parties en conflit. Et au moment où les pays impliqué dans le processus politique en Libye concentrent leurs efforts à éradiquer la pandémie du coronavirus, les deux parties libyenne s'accusent mutuellement de profiter de cette crise sanitaire pour renforcer leurs positions sur le terrain, faisant fi du risque encouru sur la santé publique des Libyens.