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"Une prise en charge psychologique post-confinement est impérative"
Khedidja Mokeddem, chercheure permanente au CRASC
Publié dans Liberté le 28 - 03 - 2020

Liberté : Des mesures de confinement ont été décidées pour lutter contre le Covid-19. Quelles pourraient être les conséquences d'une mise en quarantaine prolongée sur l'état psychologique des personnes ?
Dr Khedidja Mokeddem : Les mesures de confinement imposées aux Algériens peuvent avoir des effets indésirables sur leur santé mentale. Déjà, au début de cette mesure, je commençais à recevoir des appels téléphoniques d'amis se plaignant de l'ennui, particulièrement les enfants. Une adolescente m'a déclaré en ces termes : "Rani hassa saddite fe dar" (J'ai l'impression de rouiller, ndlr).
D'autres ont noté que depuis cette mise en quarantaine leur rythme de sommeil a changé et qu'ils n'arrivent plus à dormir avant 3h du matin (insomnie). Certains sont anxieux parce qu'ils ne savent pas quand tout cela va se terminer. Nous avons observé une irritabilité depuis cette mesure d'enfermement et constaté que le sentiment de peur de la contamination renforce les comportements obsessionnels. Une détresse psychologique due à la réduction des liens sociaux.
Un groupe de chercheurs britanniques qui a analysé des confinements à l'occasion de précédentes épidémies (Sras, grippe H1N1, Ebola depuis 2014) a observé des symptômes de stress post-traumatique (stress, irritabilité, dépression)...
Je ne pense pas qu'en mettant en œuvre cette mesure de confinement nos dirigeants ont pris en considération les risques psychologiques sur la santé mentale du citoyen. Cela dit, il s'agit d'une mesure qui a été prise dans l'urgence, car la pandémie est survenue subitement et progresse d'une façon brutale, et le confinement constitue le seul moyen d'y faire face.
Comment peut-on lutter contre les effets d'un trop long confinement sur la santé mentale ?
Comment réduire les effets psychologiques du confinement ? Il faut souligner que nous menons une lutte à laquelle nous ne sommes pas préparés. Nous sommes face à une situation aussi inédite que soudaine qui contraint à des décisions urgentes, dont l'enfermement chez soi. L'Etat doit faire face aux besoins des hôpitaux et des structures de santé afin de réduire les dégâts de la pandémie. Alors, je ne pense pas qu'il se souciera de lutter contre les risques psychologiques d'une telle mesure et, dans ce cas, chacun doit compter sur soi-même pour imaginer les moyens de limiter les inconvénients psychologiques induits par le confinement. Les médias doivent également soutenir la population, et il ne faut pas oublier nos ressources culturelles qui peuvent être d'un grand apport dans de telles conditions (religion, liens de solidarité…).
Peut-on imaginer des mécanismes pour accompagner les personnes en état de confinement, notamment celle qui souffrent déjà de fragilité psychologique ?
Les mécanismes que l'on peut imaginer se situent à un niveau informel et ne relèvent pas d'une action institutionnelle collective en raison de la quarantaine imposée par la gravité de la pandémie, c'est-à-dire que de telles personnes (fragiles, ndlr) ne peuvent être soutenues que par les proches. C'est là qu'intervient le rôle des médias dans la sensibilisation pour maintenir les liens sociaux.
Doit-on préparer dès à présent une prise en charge psychologique post-confinement ?
Je crois qu'il est, en effet, impératif de penser à une prise en charge psychologique post-confinement si on veut préserver la vie émotionnelle de la société et si on ne veut pas produire une autre épidémie sous-jacente touchant la psyché des Algériens, car des citoyens en bonne santé mentale sont le moteur de tout développement social et humain.



Propos recueillis par : samir Ould ali


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