L'enquête diligentée par la gendarmerie qui a épluché le dossier lié à l'importation des médicaments aurait révélé des dépassements à la législation en la matière. Trois hauts responsables de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) dont le directeur général ont été placés dimanche soir en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Dar El-Beida. Les chefs d'inculpation retenus contre ces cadres supérieurs de la PCH sont principalement liés à la violation de la réglementation relative à la passation des marchés. Il s'agit en effet de Tarek Djaboub en sa qualité de directeur général de l'établissement public PCH, du directeur des achats, Kamel Slimani ainsi que du sous-directeur en charge des équipements médicaux, Abdellatif Tali. Alors que le directeur des finances et de la comptabilité, Farid Chibane est placé sous contrôle judicaire pour le même chef d'accusation. Les quatre cadres supérieurs de cet établissement public sous tutelle du ministère de la Santé ont été présentés dimanche matin devant le procureur du tribunal de Dar El-Beida, à l'issue d'une enquête préliminaire menée par les éléments de la brigade de recherche du groupement de la Gendarmerie nationale de Bab Djedid, à Alger. Les services de la Gendarmerie nationale ont passé à la loupe les différents programmes d'achat de la PCH soit au niveau national ou international. Rappelons que Tarek Djaboub était aux commandes de la PCH depuis juillet 2019 seulement, du temps du ministre de la Santé Miraoui Mohamed. Il avait en fait pris ses fonctions en remplacement de M'hamed Ayad qui est resté pas moins de dix longues années aux commandes de cet établissement public qui a pour vocation principale d'approvisionner les structures de santé en médicaments et en équipements médicaux. Néanmoins, il faudra rappeler que le budget annuel de la PCH, qui évolue d'année en année, était l'année dernière de l'ordre de 500 millions d'euros, alors que le budget global du secteur de la santé se situe autour de 5 milliards d'euros. La dotation budgétaire de la Pharmacie centrale était en 2018 de plus de 600 millions d'euro. Ces dotations budgétaires conséquentes sont utilisées exclusivement dans le programme d'importation de médicaments et autres dispositifs médicaux. La PCH est censée régulièrement approvisionner plus de 1 200 structures hospitalières publiques ou privées en différents produits médicamenteux. C'est pourquoi l'établissement devait créer son propre circuit d'achat au niveau national ou international. Et la Chine semble être devenue son principal fournisseur à l'échelle internationale. La crise sanitaire induite par la pandémie de Covid-19 a mis, en fait, la PCH sous les feux de la rampe. L'unique fournisseur national des hôpitaux s'est retrouvé, ainsi, face à une grosse pression en raison des besoins grandissants exprimés à travers le territoire national en matière de moyens de protection et de prévention contre le coronavirus réputé pour sa virulence et sa contagiosité. L'établissement géré par Tarek Djaboub, jusqu'à avant-hier, devait impérativement renouveler ses stocks en matière de bavettes chirurgicales, respiratoires ou les masques FFP2, les camisoles ainsi que les kits des tests de dépistage du coronavirus. Rappelons que cette crise sanitaire a favorisé la réapparition du phénomène de la rétention des stocks et de la spéculation. Hanafi H.
