Les positionnements diplomatiques du président du Parlement tunisien Rached Ghannouchi, chef du mouvement islamiste Ennahdha, ont été au centre d'un débat parlementaire électrique mercredi, signe d'une reprise des tensions, exacerbées par le conflit en Libye voisine. Les députés ont échangé des invectives lors d'une session plénière au Parlement à Tunis, devant lequel des centaines de manifestants anti-islamistes ont réclamé le départ de M. Ghannouchi, l'accusant de mener une diplomatie "parallèle" pro-turque. "Ghannouchi à la tête du Parlement représente un danger pour la sécurité nationale", pouvait-on lire sur des affiches brandies par les manifestants rassemblés à l'appel du Parti destourien libre, à l'origine de ce débat. "L'alignement de la Tunisie derrière une partie au détriment d'une autre est une erreur que nous ne permettrons pas", a lancé Foued Thameur du parti Qalb Tounes. "En Tunisie, il y a ceux (politiciens) qui suivent le Qatar, d'autres les Emirats arabes unis, d'autres la Turquie et d'autres la France", a dénoncé Sihem Askri, également de Qalb Tounes. À ces tensions s'ajoutent la discorde au sommet entre MM. Ghannouchi et Saïed, les rivalités au sein de la coalition gouvernementale entre Ennahdha et ses alliés de circonstance et les profondes divisions au Parlement. R. I./Agences