À l'approche des grandes chaleurs, la population du chef-lieu communal d'Aït Yahia Moussa, à 25 kilomètres au sud-ouest de Tizi-Ouzou, craint un été difficile en matière d'alimentation en eau potable et interpelle les responsables concernés au sujet de la pollution de l'oued. Si jusque-là, les maladies à transmission hydrique n'ont pas eu lieu, tout le monde a peur que l'eau du forage qui alimente ce chef-lieu ne soit contaminée par ces eaux usées déversées dans cette rivière qui longe le centre urbain. En effet, pratiquement tous les réseaux d'assainissement réalisés aussi bien dans la commune de Draâ El-Mizan que dans cette municipalité jettent leurs eaux usées dans ce cours d'eau. D'ailleurs, les résidants du chef-lieu communal ont, à maintes fois, saisi les autorités locales dénonçant cet état de fait. "C'est le seul forage qui nous alimente parce que le chef-lieu n'est pas alimenté comme les villages de la daïra de Draâ El-Mizan à partir du barrage Koudiat Acerdoune de Bouira. Après la margine et les autres rejets des huileries de la localité, l'eau de la rivière est complètement noircie à quoi s'ajoutent bien sûr d'autres immondices. Nous lançons un appel pressant à l'intention de tous les responsables concernés parce qu'il s'agit de notre santé", crie un habitant de l'immeuble en face de l'ex-siège de l'APC. Par ailleurs, ce sont les propriétaires des puits creusés tout le long de cette rivière qui sont inquiets par rapport à leurs points d'eau qui leur servent aussi de gagne-pain et d'irrigation de leurs potagers. "Depuis des années qu'on parle d'un nouveau réseau d'assainissement en vue d'éloigner les eaux usées de la rivière. En vain. Pourtant, même de hauts responsables sont passés par là. Il y a eu beaucoup de promesses. Concrètement, rien n'a été fait par ces responsables. Les eaux stagnantes aux abords de l'oued risquent de pénétrer dans nos puits. Et puis, il ne faut pas oublier que des dizaines de tracteurs et de camions-citernes recourent à notre eau pour la vendre d'autant plus que nos villages souffrent énormément du manque de ce liquide précieux, notamment en été. Nous interpellons encore une fois les responsables locaux à inscrire un projet de déviation de ces eaux polluées afin d'éviter la contamination de nos puits réalisés à coups de millions de centimes", confie un propriétaire d'un puits non loin du chef-lieu communal. "Nous avons hérité de cette situation. Il faut dire que le réseau d'assainissement est vétuste. Des fiches techniques ont été déposées sur les bureaux de tous les services concernés sans rappeler que nos prédécesseurs avaient même fait une sortie sur le terrain avec un wali en visite dans notre région. Vraiment, c'est toujours une plaie dans la gestion de la santé publique dans notre commune qui n'est pas seulement une zone d'ombre mais une zone noire", explique un élu de l'APC qui rassure ses concitoyens que ce problème est une priorité pour l'exécutif communal. En tout cas, la sonnette d'alarme est tirée, la responsabilité de tous les services concernés est engagée si des citoyens tombaient malades à cause de cette pollution qui dure depuis des années.