Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce une "ligne liberticide" assumée du pouvoir. Dans un communiqué qui a sanctionné les travaux du secrétariat national, le RCD s'en prend de nouveau au pouvoir qu'il accuse de faire "le mauvais choix en voulant mettre à profit la suspension des manifestations publiques pour cause de pandémie, afin d'accentuer la traque des militants politiques et des activistes du hirak". Le parti que dirige Mohcine Belabbas accuse le pouvoir d'adopter une "ligne liberticide assumée" qui "met à mal les quelques opérations de ralliements et/ou de come-back initiées par une police politique largement décrédibilisée par une corruption endémique qui a épargné très peu de cadres et de clients du système". De tels agissements "(...) n'ont fait qu'enhardir, encore plus, les populations et les militants politiques dans leur engagement à en finir avec un système qui fait peu cas de la pérennité de la nation et de son unité", poursuit le parti dans son communiqué. Loin de "tirer satisfaction" de cette situation, le RCD met en garde contre les conséquences de la démarche des autorités. Cette situation "peut conduire à l'irréparable devant tant de désinvolture de la part d'un personnel dirigeant qui a saigné le pays", note le parti inscrit dans la dynamique du PAD, le Pacte pour une alternative démocratique. Tout en dénonçant le chef d'état-major de l'ANP qui "refuse de s'émanciper du jeu politique", le parti démocrate met en cause "les choix de courte vue des gouvernants, dictés par le populisme, alertent sur l'explosion du chômage et la baisse dramatique du pouvoir d'achat de larges couches de la population" sur le plan économique et social. "(...) Les incantations hors temps, les autoglorifications malvenues, l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire ou encore l'emploi de la politique de diviser pour régner ne peuvent assurément pas sauver un régime honni par l'écrasante majorité du peuple algérien, mais pire sont un danger pour la pérennité de l'Etat", ajoute encore le document du RCD qui estime que "l'explosion sociale à laquelle les apprentis sorciers du pouvoir de fait semblent travailler ne peut être circonscrite à un cahier de revendications économiques et sociales à régler". Il dénonce "l'assassinat" d'un jeune manifestant à Tin Zaouatine. Pour sortir de la crise, le RCD rappelle sa principale revendication. "À moins d'un choix suicidaire de la répression sanglante, la solution à la crise de légitimité passe par l'exercice de la souveraineté populaire par le biais d'un processus constituant souverain conduit par des instances de transition crédibles", note le communiqué qui rappelle que "l'issue salvatrice est dans la mobilisation pacifique pour le départ du système, afin que les Algériennes et les Algériens récupèrent leur souveraineté entière pour qu'ils puissent vivre libres et construire durablement leur pays".