Le wali de Tamanrasset s'était engagé, entre autres, à retirer la clôture renforcée par le fil barbelé dans la zone urbaine, laquelle serait à l'origine du problème qui a dégénéré en émeutes lundi dernier. Une semaine après les incidents de Tin Zaouatine, les notables de cette région frontalière ne voulant toujours pas lâcher prise insistent sur la satisfaction totale et inconditionnelle de l'ensemble des revendications formulées aux autorités locales. Ne croyant plus aux engagements pris par le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, lors de la toute dernière rencontre qui s'est tenue avec les habitants au lendemain des affrontements ayant secoué cette municipalité de l'extrême Sud, ils ont lancé un ultimatum d'une semaine (soit jusqu'au 28 juin en cours) aux autorités compétentes pour qu'elles donnent suite à leurs doléances et, du coup, concrétiser toutes les promesses tenues. Faute de quoi, ils menacent de réinvestir la rue et protester de nouveau pour faire aboutir leurs revendications, a-t-on averti. À ce propos, Boudjemâa Balaou, habitant de Tin Zaouatine et membre de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tamanrasset, a appelé à plus de vigilance et au maintien de l'aspect pacifique dans l'action afin de mettre en échec toute tentative de manipulation ou de visée malintentionnée, ciblant la stabilité de cette région hypersensible. Il a ainsi invité les autorités locales à faire preuve de plus de sagesse pour contenir la colère des jeunes de Tin Zaouatine, mais surtout pour rétablir la confiance entre administrateur et administré, afin de mieux gérer cette crise qui risque de prendre d'autres tournures avec les messages scissionnistes et les spéculations qui nourrissent le conflit sur les réseaux sociaux. "La solution ne consiste pas en la promotion de l'image consacrant la lapalissade union entre le citoyen et le militaire (...), mais en celle devant montrer la concrétisation réelle des revendications citoyennes permettant de consolider les passerelles de communication et d'instaurer une confiance mutuelle et durable avec les autorités", préconise Boudjemâa. Il convient de rappeler que dans le but d'apaiser la colère qui gronde sérieusement aux frontières avec le Mali, le wali de Tamanrasset s'était engagé à retirer la clôture renforcée par le fil barbelé dans la zone urbaine, laquelle serait à l'origine de ce problème qui a dégénéré en émeutes lundi dernier. Tout comme il a promis d'ouvrir des points de passage pour les nomades et les éleveurs. Il a également décidé de lever le gel de l'Assemblée populaire communale, afin de pouvoir impliquer les élus et les notables dans la gestion de cette crise qui mine Tin Zaouatine. Pour amadouer les jeunes mécontents, particulièrement les diplômés qui souffrent du chômage, le wali aura accordé 67 postes de travail dans le cadre des différents dispositifs d'emploi, et décidé de booster l'activité commerciale dans la région en promettant de concrétiser le projet du libre-échange entre Tin Zaouatine et les pays voisins. Pour ce qui est des manifestants arrêtés, les autorités affirment que leur libération n'aura lieu qu'une fois les enquêtes terminées pour parvenir à déterminer les circonstances exactes des affrontements qui ont éclaté. Cependant, rien de tout cela ne semble convaincre les habitants, encore moins les jeunes, qui réclament justice et transparence dans l'affaire des deux jeunes assassinés et des blessés par balles réelles non encore rétablis.